Bogolan: la reconquête d’une merveille malienne éclipsée
Le bogolan: tissu traditionnel africain remontant à une époque assez lointaine revient en force après être éclipsée par le wax et la bazin, au Mali. Il est le fruit d’une technique traditionnelle propre aux africains et très développée dans la communauté malienne sous diverses formes, le Bogolan est beaucoup plus pratiqué au Mali et ancré dans le quotidien du malien. Le Bogolan a une histoire contradictoire et selon l’universalité de la tradition orale. Bon nombre de thèse existent sur l’origine du Bogolan.
Connu sous le nom Bogolan, ce pagne est fabriqué en partie à partir du tissage de coton, dénommé <<Daliba>>. Le Daliba soumis au trempage dans la décoction d’une plante africaine appelée <<N’galama>>. Le résultat obtient le bogolan. De nos jours avec la disparition des techniques ancestrales et la venue de la nouvelle technologie on gagne du temps avec cela par le biais des textiles, le << daliba>> a disparu pour donner place au <<Nanguiné >> Cet autre pagne une foie trempé prend la couleur initiale du Bogolan.
L’usage réservé au bogolan se trouve dans les niveaux profanes et initiés. Les hommes de cultes, les chasseurs sont les plus représentatifs de cet usage. De valeurs thérapeutiques, le bassilan, une autre typologie destinée à la guérison des garçons circoncis. En période de deuil, cette époque le deuil se portait par un habit blanc.
Le tissu bogolan fabriqué à base de banco (terre) macéré(e) et du <<N’galama>> était enjolivé, décoré par des designs pour la décoration et les tenues de villes, celui des chasseurs et hommes de cultes dont la technique réservée s’obtenait à partir de <<Tiangara>>, une plante ayurvédique ou encore par le << Pekoun>> ou raisin sauvage. Maoua Koné artiste peintre et artisane du bogolan nous a confiés ces précisions.
Dans son usage moderne, le bogolan séduit en s’offrant une nouvelle jeunesse. Du mystique au profane, son affirmation dans le Mali d’aujourd’hui par la passion des Stylistes maliens comme Mariétou Dicko, Mariah Bocoum, deux ambassadrices de la toile ocre, avec la bénédiction de l’avant-gardiste à la matière Chris Seydou, le bogolan n’a pas fini de se conter.
Fama Mademba Sacko