Ciwara ou encore tyiwara de son nom intégral Ciwara kun, signifiant tête de fauve dans la culture Bambara. C’est un cimier en forme d’antilope cheval. Il puise sa source dans la mythologie : être mi- animal, mi- humain né d’un serpent et d’une femme.
Selon la mythologie bambara, Ciwara était un être surnaturel doté d’un pouvoir qui lui permettait de cultiver le sol avec ses griffes et un bâton offert par sa mère et parvenait également par occultisme à transformer l’herbe en mil.
Ainsi, plus ciwara transformait l’herbe en mil avec son pouvoir magique, plus les cultures devenaient abondantes. Mais la paresse de ses contemporains qui se désintéressaient aussitôt, de la récolte à cause de la surabondance alimentaire, ciwara partit en s’enfouissant dans le sol.
Pour cela, comme symbole de pardon, les humains réalisent, un autel dans lequel pouvait résider son esprit et créer les masques cimiers pour rappeler la mémoire et les enseignements de Ciwara.
Outre cela, ciwara distingue quatre formes de cimiers différents dont chaque forme est relativement spécifique selon les régions.Ainsi, celui de Bougouni diffère de celui de Bamako, de Sikasso et de Ségou. Chaque localité a son style propre à elle d’où sa multiplicité.
Reconnu comme signe de bravoure, le masqueCiwara est particulièrement dédié à trois périodes bien déterminées pendant lesquelles il est porté : au début de l’hivernage pour souhaiter la bienvenue à la pluie ; en plein hivernage pour encourager les cultivateurs en labeur, rite accompagné par une danse folklorique ; et en fin de l’hivernage pour célébrer les récoltes pendant une fête rituelle dédiée à la fin de la saison de culture.
Durant cet évènement festif, la meilleure récolte se trouvait récompensée en trophée Ciwara. Le lauréat était le Ciwara de l’année, c’est à dire, le lion de la culture. Ci, désignant l’action de cultiver et wara étant le lion en langue bamanan.
Dans son utilisation moderne, leCiwara est décerné à toute personne ayant dans son domaine de travail fait preuve de loyauté, de compétence et de travail bien fait. C’est ainsi que dans les administrations au plan diplomatiqueque des personnalités sont élevées au rang d’émérite avec le Ciwara.
Le Ciwara au 21e siècle plus que tout s’impose au Mali comme le symbole de la bravoure, du courage, de l’abnégation et de la sagesse. De par sa légendaire réputation il ne put récompenser un faignant. En revanche, la tête d’antilope bambara, mi-animal, mi-humain, Ciwara récompense les travailleurs pour exalter leur courage et leur dévouement dans tous les domaines de la vie active.
MaliCulture est une jeune et nouvelle initiative de Dia Djélimady SACKO, Femme de Lettres, de Culture, Chargée de communication et Ex-professeur de Lettres, consultante en édition. Entreprenante et passionnée de Médias et de Culture, la franco-malienne travaille pour faire de Mali Culture la référence médiatique en matière de vulgarisation des expressions culturelles au Mali. Avec sa petite équipe de stagiaire, qu’elle veut voir grandir, elle entend accompagner les entreprises culturelles dans la diffusion et la valorisation de la culture malienne.
Dia est diplômée d’un Master2 de Lettres Recherche et de Science de l’Éducation de l’Université de Toulouse.