Musique

Fatou Diawara: son deuxième prénom est vie

A sa dizaine d’année d’expérience musicale, Fatou Diawara s’est produite à Bamako sur la scène de l’institut français, dans le cadre du festival « Chemins croisés », ce 24 novembre 2017.  un premier Album éponyme Fatou, la chanteuse-compositrice découvre plusiseurs collaborations musiccales dont at home avec Roberto Fonseca, puis une dernière en 2017 Lamomali autour de Toumani Diabaté et Sidiki Diabaté avec l’artiste français M. Une ballade poétique en musique à la découverte du Mali. Rappelons-nous de cette gazelle du wassoulou à la joie de vivre contaminatrice, dans Sia, un film du réalisateur Burkinabé Dany Kouyaté , en 2001. Repéré au détour d’une camera, par Cheick Oumar Sissoko Fatou joue pour la première fois au cinéma, ainsi débute une vie de scène. Elle devient dès lors une tête d’affiche redoutable du cinéma africain, elle marquera des rôles dans : Il va pleuvoir sur Conakry (2007), Les contes de la nuit (2011) ; Morbayassa et Timbuktu (2014).

 

Fatou, grande amoureuse de son Mali d’origine et de sa jeunesse a joué ce vendredi 24 novembre à  Bamako, à l’institut français. Une première. Faisant parti de ces ambassadeurs confirmés de la musique malienne à l’étranger. La soninké du Wassoulou aux yeux d’amande s’est montrée très heureuse d’avoir enfin une scène à elle toute seule sur sa terre natale, devant sa mère. Une première pour elle.

 

Deux heures de symbiose avec son public, venu pour elle. Un public jeune, à majorité malienne. L’artiste se dit contente de cette jeunesse à laquelle elle appartient, qui la réclame et l’a acclamée ce soir, dont elle se reconnaît, qui se reconnaît dans son parcours personnel. Fière était l’enfant de la troisième région du Mali, de chanter, danser, pour son public. Une invitée spéciale, chère à son cœur d’enfant confiée à sa tante était là, sa mère. De mots actionnés à son égard, au regret de ne l’avoir presque pas connue, à sa descente au milieu des spectateurs pour venir la chercher. Sowa, cette mélodie mélancolique, qui retrace l’histoire de l’enfance douloureuse passée sans ses parents, la douleur de l’adoption. Sowa est le cri de l’enfant à la recherche de l’amour filial. Sowa cest le cri du cœur de l’adulte qui n’a pas oublié son enfance, dont la douleur s’est transformée en force de vie. La métamorphose de l’incomprise. Chaque mouvement de Fatou est vie.
De là se trouve l’ancrage de ses engagements: idéologiques. Sa lutte contre le terrorisme, on se souvient du rôle porté dans Timbuktu, le dernier film d’ Abdourahamane Sissako, ses positions sur l’immigration clandestine, l’excision, etc. Sont-ce là des motivations de l’artiste à porter des messages au delà de son Afrique meurtrie.

Dailleurs « clandestin » anime les premiers instants du concert. S’en suit une nouvelle chanson sur l’Afrique, suivie par une chanson dédiée à  Mandela. Elle est consciente de son rôle d’artiste, de l’engagement que sa position . Du rôle capital de l’Artiste, ainsi affirme-t-elle « c’est à nous les artistes de pérenniser sa mémoire, car c’est quelqu’un qui avait compris que seule la paix pouvait grandir l’humanité » Un discours plein d’humanité. Continue-t-elle entre deux notes: « tous les hommes sont pareils: c’est le même sang rouge qui coule dans nos veines en Chine au Japon en Libye, partout dans le monde. Je remercie NELSON d’avoir été Nelson Mandela pour lui même pour l’Afrique et l’humanité »
Adepte du blues, elle enchaîne juste après la chanson Mandela, sur sinnerman de Nina Simone, accompagné d’un jazz endiablé à la Harlem blues. Nina est sa référence pour sa force de caractère que transpire son répertoire et pour la référence qu’elle constitue. Il y’a un peu de Simone en Fatou, cette rage de vivre. Surtout de dire Non !
La malienne, a exprimé son bonheur de jouer avec un groupe essentiellement malien, ce qui lui était une première expérience.
Le concert s’est clos sur une chanson dédiée à sa mère, sur laquelle tous nous avons esquissé la danse Mossi, qui rejoint son autre grand amour, le Burkina-Faso en hommage à son mari. Le chant à la mère, la danse à son âme sœur. Heureux nous étions sous le charme de la belle comblée. Vis Fatou, longue vie.

A très vite Fatou chez toi à nouveau. A Bamako!

administrateur

MaliCulture est une jeune et nouvelle initiative de Dia Djélimady SACKO, Femme de Lettres, de Culture, Chargée de communication et Ex-professeur de Lettres, consultante en édition. Entreprenante et passionnée de Médias et de Culture, la franco-malienne travaille pour faire de Mali Culture la référence médiatique en matière de vulgarisation des expressions culturelles au Mali. Avec sa petite équipe de stagiaire, qu’elle veut voir grandir, elle entend accompagner les entreprises culturelles dans la diffusion et la valorisation de la culture malienne. Dia est diplômée d’un Master2 de Lettres Recherche et de Science de l’Éducation de l’Université de Toulouse.

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