Quel est le problème de l'agriculture au Mali ?

Daniel Merle
2025-07-04 08:41:16
Nombre de réponses
: 10
L’agriculture et l’élevage représentent 37% du Produit Intérieur Brut en 2015, mais la productivité agricole reste très faible en raison de la prédominance de l'agriculture pluviale, de la dégradation des terres, de pertes élevées après la récolte, de la faible transformation et du manque d’investissements privés. La demande en aliments de qualité augmente sans cesse, en raison du taux de croissance démographique élevé et de l'urbanisation. Le Mali est très vulnérable au réchauffement climatique, et sa production de maïs, sorgho, mil de doigt, arachide et bananes devrait diminuer significativement d’ici 2050. Le taux de prévalence de malnutrition aiguë globale était déjà supérieur ou proche du seuil critique de 10 % entre 2011 et 2015. Le Mali consacre environ 15 à 18% de ses dépenses publiques au secteur de l’alimentation et de l’agriculture, ce qui correspond environ aux deux tiers du financement total de ces secteurs.
La faible productivité du secteur agricole est un problème majeur pour l'agriculture au Mali.
Les pertes élevées après la récolte sont également un problème pour l'agriculture au Mali.
L'agriculture pluviale est un facteur qui contribue à la faible productivité du secteur agricole.
La dégradation des terres est un problème qui affecte l'agriculture au Mali.
Le manque d'investissements privés dans l'agriculture est un problème qui affecte la productivité du secteur agricole.

Édouard Bruneau
2025-06-30 01:31:55
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: 15
Le vrai problème dans l’agriculture au Mali est l’absence totale d’une vision à long terme du système agricole.
L’illustration en est que le paysan Malien a plus faim aujourd’hui qu’un chômeur.
Il est surendetté et manque de formation, d’information et abandonner à son sort.
Il manque d’information du côté de l’Etat.
Il y a quelques années, le paysan Malien avait naturellement une connaissance sur la période hivernale.
Il savait que l’hivernage durait 3 à 4 mois.
Malheureusement, aujourd’hui, beaucoup ne se rendent pas compte que la pluie ne dure que 1 mois, 2 mois, au maximum 3 mois.
Sans risque de me tromper, il s’avère que le paysan Malien souffre du poids de la mondialisation.
Anecdotiquement, il faut reconnaitre que face à un paysan Français, Américain ou même Ivoirien qui a de gros moyens à travers de grandes subventions de leurs Etats, le paysan Malien n’est pas compétitif sur le marché international.
Alors étant dans une situation abandon nationalement et internationalement, le paysan Malien est pris entre le marteau et l’enclume.

Maryse Leconte
2025-06-19 14:18:22
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: 14
Les conséquences sont quotidiennes et tragiques, notamment pour le secteur agricole.
Il n’existe aucune estimation officielle disponible du nombre d’hectares de cultures sous les eaux ou inaccessibles.
Mais ce qui est sûr, c’est que des dizaines de milliers de paysans sont déjà et seront, dans les prochains mois, en grande difficulté.
Il y a des champs qui ont complètement disparu sous les eaux, des gens qui récoltent leur maïs dans des pirogues, des champs de coton complètement submergés avec des récoltes complètement détruites.
L’impossibilité de récolter, le fait que les cultures vont être noyées, et surtout les difficultés de conservation – parce que quand il pleut, on ne peut pas faire sécher les récoltes –, ce sont des phénomènes qui vont fortement affecter la production de cette année.
Minimum 40% des agriculteurs vont avoir des problèmes.
Le riz est arrivé à maturité, il faut faucher, mais on est complètement dans l’eau, ce qui ne m’était encore jamais arrivé.
J’ai commencé à récolter mon riz et je suis obligé de couvrir avec des bâches.
On stocke les récoltes dans des parties un peu surélevées et on les couvre, en attendant qu’il y ait une accalmie dans la pluviométrie.
Mais c’est vraiment un défi énorme et ça coûte cher pour avoir des bâches de qualité.
Donc ça fait des dépenses supplémentaires en termes de coûts de production.
Certains paysans ont tout perdu à la fois : leurs cultures et leur maison.

Franck Pages
2025-06-19 10:17:01
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: 12
La capacité de l’agriculture familiale à contribuer efficacement à faire face aux enjeux de sécurité alimentaire est controversée. L’agriculture malienne est structurellement le fait de petits producteurs. Mais pour une partie de l’administration et de la classe politique malienne, la croissance agricole et la sécurité alimentaire passent par le développement d’exploitations agro-industrielles intensives en intrants. L’Etat a donc continué à favoriser l’installation de grandes entreprises en leur attribuant de vastes superficies de terres avec un accès privilégié à l’eau et sans réelle contrainte. Au contraire, les exploitations familiales peinent à obtenir quelques hectares et sont assujetties au paiement d’une forte redevance hydraulique. Les politiques d’incitation ne ciblent pas spécifiquement un type d’exploitation et elles bénéficient le plus aux grandes exploitations spécialisées. Les exploitations familiales maliennes ont pourtant un besoin urgent d'une politique agricole ambitieuse. Leur intégration aux marchés reste très faible et les innovations sur la valorisation des produits sont à l'état embryonnaire. Cette différence de traitement de la part du gouvernement révèle une perte d’intérêt pour l’agriculture familiale, pourtant à l’origine du dynamisme de la production agricole dans la zone de l’Office du Niger.