Les manifestations du sacré étaient pour autant loin d'être uniment compassées, comme l'indique la prégnance du culte dionysiaque.
L'Afrique du Nord, où seul le culte du Saturne africain fut plus important, fut la partie de l'Empire romain où le très populaire culte dionysiaque connut le plus d'éclat.
Dionysos/Bacchus/Pater Liber put être au départ assimilé aux dieux puniques Ba`al Hammon — le raisin, principal attribut de Dionysos, avait figuré parmi les attributs de Ba`al Hammon — et surtout Chadrapha, la déesse phénicienne guérisseuse et dompteuse de monstres.
Dionysos est le dieu du vin, de l'ivresse et de la libation, le dieu civilisateur des arbres fruitiers ; il est devenu aussi dieu de la mort, de la lumière et des ténèbres.
Il est figuré généralement en beau jeune homme, couronné de pampres et de raisins, le vin s'écoulant du pressoir étant le symbole de son sang.
Ultérieurement, avec le christianisme, le sang de Dionysos — le vin issu de la grappe de raisin — pourra se transmuer en sang du Christ.
Dionysos est parfois représenté sur des sarcophages dans des scènes de banquets d'outre-tombe, et surtout dans des scènes de danses.
Il est accompagné de bacchantes, esprits orgiaques de la nature, de satyres, de silènes et de centaures qui figurent les instincts sensuels sans frein.
Les fêtes initiatiques dionysiaques donnaient lieu à une joie extravagante et à des danses mouvementées, reliées à l'exaltation mystique.