Le conte africain se définit par ses traditions, la plupart du temps oralisées et transmises de la sorte. Une forme de littérature orale regroupant à la fois énigmes, formules divinatoires, maximes, dictons, louanges et enfin les plus connus, les proverbes, fables et contes. Les proverbes sont bien souvent la source d’un conte et le conte africain est souvent l’illustration d’un proverbe. La littérature orale doit suivre des règles : le plus adapté est le soir autour d’un feu. Il existe aussi une littérature particulière réservée à certaines occasions : comme les veillées funèbres, récolte, tissage, initiation… Des règles bien entendu différentes selon les tribus mais qui constituent néanmoins une tradition des sociétés orales. La lecture est quant à elle très théâtralisée, l’émetteur fait vivre le texte ; la présence d’un auditoire est ainsi indispensable : on ne dit pas un proverbe pour soi, on ne conte pas sans public. La littérature traditionnelle est aussi un enseignement, elle engage la société, elle est le porte-parole de la pensée et des valeurs collectives et remplit ainsi des fonctions pédagogiques, politiques, initiatiques. La littérature orale n’est pas si différente de la littérature écrite, mais elle subit cependant d’autres contraintes liées à son oralité. La première caractéristique étant son dualisme : elle est passée puisque traditionnelle, mais elle est aussi tournée vers le futur et vers la transmission aux autres générations. La littérature orale illustre parfaitement le rôle et l’importance de la parole dans les sociétés traditionnelles. C’est un genre complexe mais toutefois riche qui se distingue de la littérature écrite par ces conditions d’énonciation évoquées antérieurement propres au style de vie des sociétés orales.