Le hip-hop est un phénomène culturel autour de la parole, du mouvement, de la musique et de la peinture, soit le rap, le breakdance, le DJing et le graffiti. Aujourd’hui, le hip-hop est principalement associé au rap. Une bonne partie du rap a pris la direction du divertissement, tandis que le breakdance et le graffiti sont restés dans le domaine culturel et artistique. Le succès est là aussi au rendez-vous: des artistes comme Basquiat et Keith Haring sont issus de cette culture, et certaines équipes de breakdance se sont rapprochées des compagnies de danse contemporaine. La France est souvent considérée, et à mon avis à juste titre, comme le deuxième pays du rap. Le phénomène y est arrivé assez tôt, et la scène est aujourd’hui immense. Je le vois simplement comme une preuve supplémentaire du succès du phénomène. Un succès qui a ses bons côtés, car cette contre-culture parle à de très nombreuses personnes, mais elle est aussi devenue un business assez éloigné des idéaux et des préoccupations de ses débuts, quand les pionniers voyaient le hip-hop comme un phénomène de quartier. Le hip-hop peut être considéré, selon le mot de l’anthropologue Marcel Mauss, comme un fait social total. Il concerne des arts très divers . Mais il est aussi, plus largement, un mouvement populaire, issu des banlieues désœuvrées du Bronx, qui, très tôt, a porté des revendications d’émancipation sociale et politique, liées à la lutte ou à la contestation des discriminations. Le rap est devenu la pop musique d’aujourd’hui et influence aussi bien la chanson que la mode, le cinéma et le langage.