Les Touaregs — peuple berbère réparti entre cinq États — entrent régulièrement en rébellion dans le nord du Mali pour réclamer l’indépendance de ce territoire qu’ils appellent Azawad. En 1990, une rébellion avait été déclenchée par de jeunes Touaregs revenus de Libye, où ils étaient partis s’engager dans l’armée de Mouammar Kadhafi, en quête de mercenaires pour mener ses guerres, notamment au Tchad. Ils fuyaient les violences perpétrées par Bamako contre les communautés touarègues du nord du Mali à la suite de leur révolte, en 1963, contre le jeune État dont les frontières remettaient en cause leur territoire. Les groupes armés à dominante touarègue évoquaient l’accord de paix d’Alger de 2015 pour réclamer l’attribution des installations abandonnées. Les accords non respectés ou les guerres, aggravées par la présence de groupes djihadistes, se succèdent ainsi que les interventions de puissances extérieures rivales. Les rebelles, bien que maîtrisant le terrain, durent se replier face à une armée malienne et à des mercenaires russes disposant d’une puissance de feu supérieure grâce à leur aviation et à leurs drones. Ils se retirèrent de Kidal sans combattre. Ce conflit au nord du Mali dure en réalité depuis cinquante ans.