Les Touaregs du Mali sont appelés Kel Tamasheq, ce qui signifie « Ceux qui parlent le tamasheq ». Ils sont un peuple de quelques 2 millions d’habitants, éclatés entre cinq pays, dont le Mali. Les Touaregs du Mali forment un pont qui relie l’Algérie et le Burkina Faso, et occupent un espace qui va de la zone saharienne à la zone soudanienne.
Les Touaregs maliens ne peuvent être coulés dans un même moule, par leur histoire, par leurs migrations anciennes, par leurs implantations actuelles, ils se distinguent les uns des autres.
Leur économie, qu’elle soit exclusivement pastorale, pastorale et caravanière, ou encore agro-pastorale, varie en fonction de la région où ils vivent.
Les kel Adar (installés autour de Kidal) sont en lien constant avec leurs cousins du nord (Algérie) tandis que les Iwellemmeden kel Ataram, « ceux de l’ouest» (chef-lieu Manaka) sont plutôt liés à leurs frères du Niger, les Iwellemmeden kel Denneg, « ceux de l’est».
Autour de Tombouctou, les Touareg kel Antesar et Tenguereguif disposent de titres fonciers sur des terres riches et sont souvent en concurrence avec les autres groupes ethniques (paysans songhaï, Peuls).
Dans le Gourma et à la frontière du Burkina Faso, les Touaregs s’adonnent à la cueillette et à l’élevage intensif.
Les Touaregs du Mali ont toujours résisté face à ceux qui voulaient leur imposer un État central, d’abord contre le colonisateur français, ensuite à partir de 1964 contre l’Etat malien.
Les Kel Adar (région de Kidal) se sont levés contre le nouvel État malien en 1964, alors qu’ils avaient été plutôt discrets lorsque les Kel Ataram résistaient contre l’envahisseur français.