:

Pourquoi restituer les oeuvres d'art ?

Brigitte Peron
Brigitte Peron
2025-07-17 03:22:37
Nombre de réponses : 9
0
Le cas des biens culturels africains est centré sur la question de la restitution des œuvres conservées dans les musées français. En 2017, le président Emmanuel Macron annonçait vouloir restituer à l'Afrique les œuvres conservées dans les musées français et commandait un rapport à l’économiste sénégalais Felwine Sarr et à l’historienne de l’art française Bénédicte Savoy pour établir les modalités de ce retour. Cette restitution est donc liée à la volonté de Macron. Cet essai offre des clés de compréhension d’une question d’actualité brûlante qui soulève des enjeux à la fois éthiques, politiques et patrimoniaux. Cette restitution est donc liée aux enjeux éthiques, politiques et patrimoniaux.
Franck Pires
Franck Pires
2025-07-10 23:32:41
Nombre de réponses : 7
0
D’un côté, la demande de restitution repose sur des arguments éthiques et historiques indéniables. Les objets d’art pillés ou acquis dans des conditions douteuses sont les témoins d’un passé de domination coloniale qui, pour beaucoup de pays, représente encore une plaie ouverte. Face à ce dilemme, faut-il choisir entre restituer toutes les œuvres ou les conserver au nom de l’universalité de l’art? Nous croyons qu’une solution alternative existe : celle de musées devenant des ambassadeurs du patrimoine mondial. Plutôt que de déplacer les objets, l’idée serait de mondialiser la gouvernance des musées qui les abritent. Sous l’égide d’organisations comme l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, une gestion internationale des œuvres d’art pourrait voir le jour, impliquant les pays d’origine dans les décisions concernant ces trésors culturels. Les musées deviendraient ainsi des ambassadeurs non plus d’un patrimoine national, mais d’un patrimoine mondial partagé par tous.
Jules Besnard
Jules Besnard
2025-06-28 18:28:10
Nombre de réponses : 8
0
La restitution des biens culturels se définit comme l'acte de rendre à une personne physique ou morale un bien culturel qui lui a été spolié lors d'un conflit. La Convention de la Haye inscrit la protection des biens culturels et des œuvres d'art dans le droit international et engage les États signataires à respecter les biens culturels en les laissant à l'extérieur des conflits et à les préserver de tout acte hostile. Il existe en France une Commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations chargée d’examiner les demandes individuelles présentées par les victimes ou par leurs ayants droit pour la réparation des préjudices consécutifs aux spoliations de biens intervenues du fait des législations antisémites prises, pendant l’Occupation, tant par l’occupant que par les autorités de Vichy. La France est le pays du monde qui se voit la première imposée l'une des premières restitutions de biens culturels de grande envergure. L'Empire français se doit de rendre des objets d'art qui ont été spoliés par les troupes militaires notamment en Italie et en Belgique pendant les campagnes napoléoniennes. Le traité de Versailles impose à l'Allemagne, après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale, la restitution à la France d'œuvres d'art enlevées lors de ce conflit mais également lors de la guerre de 1870. Le pillage de biens culturels et d'œuvres d'art auquel s'est livré le régime nazi et le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale est de la spoliation : le vol et la confiscation d'œuvres appartenant à des particuliers, à des organisations ou à des États prenaient une apparence légale. Des mesures dites "d'aryanisation", prise par l'administration du régime de Vichy, permettaient à l'État français et au régime nazi de priver les Juifs de leurs biens. Ce sont environ 100 000 biens culturels et 5 millions de livres qui ont été spoliés en France pendant l'Occupation. Des résistants et résistantes ont été témoins et parfois acteurs de leur restitution ensuite.