Entre conflits, extrémisme, changements climatiques et pauvreté, les 150 millions de Sahéliens sont confrontés à d’immenses défis sur la question de l’accès à l’eau. L’eau se fait de plus en plus rare, dans des pays sahéliens qui souffrent déjà souvent d’un déficit structurel d’infrastructures hydrauliques. Dans certaines régions, ce manque d’accès à l’eau a été aggravé par les conflits ou l’insécurité. Le sahel connait, depuis plusieurs dizaines d’années, des dérèglements chroniques du climat. Les sécheresses et les inondations fréquentes menacent les moyens de subsistance d’une population qui dépend majoritairement de l’agriculture pour survivre. D’autant que l’eau utilisée pour l’agriculture est issue à 98% de la pluie. En 20 ans, la disponibilité en eau a chuté de 40%. Avec des chocs climatiques plus fréquents, les ménages vulnérables sont moins en mesure de faire face aux crises et de lutter pour se relever à temps. L’eau devient alors un enjeu de migration ; les populations se déplacent pour aller trouver l’eau là où il y en a, afin de boire, se laver, cultiver ou abreuver leur bétail.