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Quelle est l'importance de la tradition orale dans l'histoire africaine ?

Nathalie Baron
Nathalie Baron
2025-06-20 14:00:10
Nombre de réponses : 12
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La transmission de la tradition est l’affaire de tout le monde, surtout si elle doit se répercuter sur l’éducation des enfants. Les traditions orales ont toujours une portée didactique. En effet, du conte, au mythe en passant par les proverbes et devinettes et jusqu’aux récits épiques, il y a toujours un enseignement à tirer, une valeur à inculquer à l’enfant. Les thèmes d’instruction sont plus fournis pour les contes et les proverbes. La signification symbolique émanant de ces deux genres est utilisée sur plusieurs plans: connaissance de la nature, morale, comportement social… Les héros des contes mettent en évidence un système de valeurs et incarnent, suivant les cas, les vertus qui les mènent à la réussite sociale ou les défauts qui les conduisent à leur perte. Les contes traditionnels africains mettent souvent en scène des animaux et les qualités qu’on veut inculquer aux enfants sont : La prudence indispensable à leur survie, la bonne mémoire, la générosité et la pudeur. La ruse -sous une forme ou une autre- parce qu’elle est indispensable pour se défendre contre les forces brutales et malfaisantes de l’environnement.
Léon Laurent
Léon Laurent
2025-06-20 12:22:00
Nombre de réponses : 10
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Les sources de l'histoire de l'Afrique noire, semblent pour une bonne part des sources orales. Mais s'agit-il bien de sources ? Chez les africanistes le contraste est net entre l'utilisation empirique fréquente qui a été faite de la tradition et certains jugements sévères, ou plus ou moins fondés, portés par ceux qui l'appréciaient sur un plan général, entre l'importance qu'elle risque d'avoir pour l'histoire et l'absence d'une étude d'ensemble sur son utilisation critique. Un chercheur belge vient d'effacer cette inconséquence et cette lacune, et son œuvre serait-elle médiocre — ce qui n'est pas — que la tentative seule suffirait à faire date dans l'historiographie. Inconséquence et lacune, J. Vansina les souligne en passant la revue de sa prospection bibliographique, où il sépare normalement historiens et ethnologues. Mais comme les uns et les autres, à cet égard, se partagent en tendances parfois parallèles, on pourrait préférer distinguer deux champs d'enquête. Le premier grouperait aussi bien les anciennes traditions fixées par écrit à un moment du passé que les traditions vivantes aujourd'hui ou naguère dans les sociétés pratiquant l'écriture : elles ont en commun d'être un piètre terrain pour la recherche méthodologique envisagée, les premières parce que la plupart ou la totalité des prises qu'elles pouvaient offrir par elles-mêmes à la critique ont disparu, les secondes parce qu'elles sont conservées, comme J. Vansina lui-même le souligne, dans une société qui emploie l'écriture pour consigner tous les événements du passé dont l'intérêt dépasse celui de l'anecdote. Il est utile cependant d'observer ces deux cas quand les études le permettent, et le dossier constitué par l'auteur peut être étoffé. J. Vansina, De la tradition orale, essai de méthode historique, Tervuren, Musée royal de l'Afrique centrale, Annales, série in-8°, Sciences humaines, n°36, 1961, 179 p. — II s'agit d'une étude méthodologique générale ; si elle se nourrit aux recherches personnelles de l'auteur chez les Kuba, au Rwanda et au Burundi, elle en appelle aussi à d'autres cas variés, africains ou non. J. Vansina va d'abord à l'histoire des antécédents et des premiers temps de Rome, et cite rapidement le Que sais-je ? de Raymond Bloch, Les origines de Rome, dans son édition de 1946. Mais le livre donné plus récemment par le même auteur,
Édith Barre
Édith Barre
2025-06-20 10:10:19
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Lors de la conférence générale de l’UNESCO du 1er décembre 1960, il demande que la sauvegarde des traditions orales soit considérée comme une opération de nécessité urgente au même titre que la sauvegarde des monuments de Nubie. Il accompagne son discours de ces paroles : Je considère la mort de chacun de ces traditionalistes comme l’incendie d’un fond culturel non exploité. Lors de son mandat à l’UNESCO, Amadou Hampâté Bâ défend les traditions africaines avec la plus grande ferveur, les Africains ne sont pas ignorants mais leurs savoir réside dans la tradition orale, les savoirs, mythes et les formes d’éducations se comprennent par l’oralité. Pour Amadou, chaque geste, chaque discussion a une portée éducative, d’où l’importance d’appartenir au groupe d’étude pour mieux comprendre les mécanismes informels qui régissent la vie de tous les jours en détails. En tant qu’ethnologue Africain prône une ethnologie des monde Africains et de leurs différentes ethnies par des ethnologues africains qui seraient plus apte à comprendre la portée des traditions et la profondeur du mythe qui entoure les rituels. En tant que membres de ces communautés, les ethnologues Africain aurait pour mission de retranscrire à l’écrit les traditions orales des peuples africains. C’est notamment lui qui est à l’origine du célèbre proverbe En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. Pendant 15 ans, Amadou se consacre à l’étude des Peuls, il a pu ainsi rassembler un considérable trésor d’archives, qui alimentera les publications savantes pendant de longues années. Il finira par rédiger L’empire peul du Macina, une synthèse historique exploitant la tradition orale.