Fatma A. a grandi dans une famille radicalisée à Paris, sous l’influence de son frère Boubaker el Hakim, figure clé du jihadisme français.
La vie de Fatma A. aurait pu très mal se terminer.
Mais cette femme, qui a grandi à Paris, est "quelqu’un qui a une grosse personnalité, solaire, joyeuse",
décrit à franceinfo la journaliste et autrice Magali Serre.
Dans son livre Mon frère, le djihad, Daesh et moi, elle raconte le parcours de cette femme "qui a vécu sous la coupe de son frère",
Boubaker el Hakim, considéré comme l’un des fondateurs de la filière jihadiste des Buttes-Chaumont, mort en 2016 lors d'un bombardement américain.
Il la retire de l'école dès 11 ans, empêchant Fatma A. de rentrer en sixième.
Fatma A. "a résisté, malgré la pression qu’il exerçait sur elle.
À un moment donné, elle a fui, tout simplement",
poursuit la spécialiste du jihad.
Cette histoire révèle un aspect encore peu documenté du jihadisme : la radicalisation des familles.
"Avant, les jihadistes étaient plutôt isolés, mais, dès les années 2000, on a vu des familles entières se rallier à la cause jihadiste, souvent à partir d’un simple élément de la famille",
analyse l'autrice.
Boubaker el Hakim a ainsi entraîné sa mère, sa sœur et son frère dans son sillage.
Grâce à Fatma, c'est la première fois que l'on a accès à l’intimité de cette cellule familiale et on découvre comment se produit cette radicalisation,
souligne la journaliste.
Témoigner, ça signifie se mettre en avant, être identifié,
insiste Magali Serre, qui précise que le témoignage de Fatma A. a été anonymisé pour préserver sa sécurité.