Les deux méthodes pour dater l’art rupestre à l’aide du sol sous-jacent partent du principe que les particules de pigment, les gouttelettes de peinture ou les esquilles des percuteurs et la poussière créées par l’artiste sont tombées à ses pieds. Les deux méthodes exigent de localiser le niveau de sol contenant ces matériaux et de dater par AMS la matière organique qui s’y trouve. La précision de la datation varie en fonction de l’épaisseur de chaque niveau analysé, surtout pour les palimpsestes renfermant de l’art de différentes périodes réparti sur plusieurs niveaux. Nous avons décapé et prélevé des niveaux de l’ordre de 5 à 12 mm. Je pars du principe que les pigments au sol ou les esquilles tranchantes associées à de la poudre de roche dénotent des peintures ou des gravures. Je suppose que le sédiment situé sous un motif réalisé en une seule fois contient la plus grande proportion de fragments de pigment et de percuteur dans un seul niveau, minimisant ainsi les analyses au MEB et les datations AMS. Décapage et tamisage des niveaux pour retrouver des esquilles et de la poudre de roche pulvérisée, échantillonnage pour datation par AMS.
Les datations changeront notre interprétation de l’art rupestre en proposant un cadre chronologique. Ceci est particulièrement vrai si, dans une région, des tendances se dégagent pour un corpus d’œuvres d’âge similaire. Les deux méthodes sont, du point de vue de l’art, non destructrices, quantifiables, reproductibles, susceptibles d’être rejetées et applicables aux grottes, rochers, parois et plafonds de falaise et probablement à l’assise rocheuse plate avec des cavités comblées près de là. Les esquilles de percuteur et les poudres de pigment et de roche sont déterminables et datables en fonction de leur proximité avec des matières organiques, comme pour les datations classiques en archéologie. Les deux méthodes sont reproductibles si de nouveaux tests sont réalisés en parallèle. Les deux peuvent être rejetées si pigments, esquilles et poudres de roche sont absents.