Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l’Algérie situé à plus de 1 500 km et 24 heures de route de la capitale Bamako, s’est vidée d’une grande partie de ses quelques dizaines de milliers d’habitants.
Les rebelles séparatistes ont fait couper le réseau de téléphone le 10 novembre, alors que l’armée progressait vers la ville.
L’armée et l’État malien n’avaient quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014.
Les forces maliennes en avaient alors été chassées quand une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des affrontements avec les rebelles touaregs, qui avaient causé de lourdes pertes dans les rangs de l’armée.
Les rebelles, qui s’étaient soulevés deux ans plus tôt en même temps que les islamistes, avaient accepté un cessez-le-feu avec le gouvernement quelques jours après.
Ils faisaient régner la sécurité et l’ordre à Kidal depuis lors.
Le retrait de la mission de l’ONU (Minusma), poussée vers la sortie par la junte, a déclenché une course au contrôle du territoire entre les acteurs armés du nord (armée, séparatistes, jihadistes).
Une importante colonne militaire stationnée depuis début octobre à Anéfis, à environ 110 km au sud, s’est mise en branle en fin de semaine passée en direction de Kidal.
Le chef de la junte a parlé de « lourdes pertes » infligées à l’ennemi.
Le Collectif pour la défense des militaires, un des groupes les plus actifs en soutien à la junte, a appelé à se rassembler à Bamako pour remercier les « colonels libérateurs ».
L’étendue du contrôle exercé sur place par l’armée n’est pas claire.
Les autorités n’ont pas diffusé d’image.
Deux officiers ont indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que les rebelles avaient quitté la ville quand les soldats y sont entrés.
Un autre officier a déclaré que l’armée contrôlait en particulier la piste aérienne et le camp récemment évacué par la mission de l’ONU.