Comment sont les femmes au Mali ?

Quand même il faut reconnaître que le statut des femmes c’est un statut bas, un statut inférieur. Les femmes ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes. Les femmes constituent plus de la moitié de la population du pays, pourtant le gouvernement ne compte que 5 femmes sur 31 ministres, seules 14 femmes siègent à l’Assemblée nationale sur 147 députés, et moins de 10% des conseillers communaux du Mali sont des femmes. Aujourd’hui les femmes ne sont pas exclues effectivement dans le programme mais beaucoup aussi reste à faire, par rapport aux prises de décisions, par rapport au problème de représentativité qui est inégalitaire au Mali. Nous savons qu’au Mali les femmes ne participent pas aux prises de décisions même si elles participent, ce n’est que de manière timide. Il y a le développement, et il y a la protection, notamment pour les femmes victimes de violences sexuelles dans le nord du pays, pendant l’occupation jihadiste. Plus de 170 cas de femmes victimes de violences sexuelles dans le Nord pendant l’occupation ont pu être recensés par les associations.

Les femmes au Mali bénéficient d'une attention particulière avec la création du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille en 1997. Ce ministère est chargé d’élaborer et de mettre en œuvre la politique nationale de promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Il est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre des mesures devant assurer le bien-être de la femme, de l’enfant et de la famille. Le ministère travaille également sur l’élaboration et la mise en œuvre des actions visant à assurer une meilleure insertion économique, sociale et culturelle des femmes et des enfants. Le Mali a également adopté la Loi N° 2015-052 du 18 décembre 2015 instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives, qui vise à réduire les inégalités de représentation des femmes en leur accordant un quota de 30% lors des nominations aux postes de responsabilités. De nombreuses femmes influentes ont émergé au Mali, telles que Aoua Keita, activiste indépendantiste, politicienne et écrivaine, ou encore Keita Aminata Maiga, actuelle première Dame et Présidente de l’ONG AGIR. D'autres femmes comme Touré Lobo Traoré, ancienne première Dame, et Adam Ba Konare, ancienne première Dame et écrivaine féministe, ont également joué un rôle important. Des femmes comme Fatoumata Siré Diakité, présidente de l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes, et Mariam Diallo Dramé, présidente de l’Association femmes leadership et développement durable, travaillent pour la promotion des droits des femmes. Enfin, certaines femmes occupent des postes de responsabilité importants, telles que Sacko Aminata Kane, Gouverneur du District de Bamako, ou Manassa Danioko, Présidente de la Cour constitutionnelle.

Les femmes au Mali peuvent subir des mutilations génitales féminines, qui représentent un problème à l’échelle mondiale. Elles peuvent être excisées à un très jeune âge, souvent avant leur cinquième anniversaire, ou parfois dans les premiers jours suivant leur naissance. Les mutilations génitales féminines ne produisent aucun bienfait pour la santé et causent de graves dommages sur le plan physique, émotionnel et psychologique à toutes celles qui en ont souffert. Une femme malienne raconte : « J’ai été excisée, mais en fait je ne l’ai su que le jour de mon mariage ». Les mutilations génitales entraînent non seulement des conséquences immédiates, comme des saignements graves, des infections et des douleurs invalidantes, mais aussi des effets à long terme sur la santé de nombreuses femmes et filles, pouvant aller jusqu’à leur décès. Les filles et les femmes maliennes ont besoin d’acquérir plus d’autonomie dans leurs communautés pour rejeter ces pratiques néfastes. Les femmes au Mali subissent également des pressions sociales et culturelles qui les poussent à subir ces pratiques, ce qui les expose à des risques importants pour leur santé et leur bien-être. Les filles sont parfois mariées à un âge très jeune à des hommes qu'elles ne connaissent pas, comme en témoigne le cas d'une femme qui a été mariée à 15 ans à un homme qu'elle ne connaissait pas. Les femmes maliennes peuvent également être victimes de la réputation du Mali en tant que pays où les auteures de ces mutilations peuvent trouver refuge, ce qui peut les exposer à des situations encore plus dangereuses. Les filles et les femmes au Mali ont besoin d'un environnement où elles peuvent grandir et vivre sans craindre les conséquences graves des mutilations génitales féminines. Un avenir sans mutilations génitales féminines est un avenir meilleur pour les femmes et les filles au Mali, ainsi que pour la société dans son ensemble.

La population du Mali était estimée à 20,3 millions d'habitants, dont 49,9 % de femmes. Les femmes sont les principales actrices de la production agricole au Mali, bien que les hommes aient des capacités de production plus grandes. La jouissance des droits humains par les femmes et les filles et la participation des femmes aux processus politiques et décisionnels sont limitées, en raison de facteurs tels que les inégalités structurelles, le mariage précoce et la discrimination sexuelle sur le lieu de travail. La violence basée sur le Genre est répandue à travers le pays et les femmes n’ont pas souvent accès à la justice en raison des pressions sociales et de l'ignorance de leurs droits. Cette population dépend beaucoup du travail domestique non rémunéré des femmes et des filles pour assurer leur protection sociale. Plus de la moitié de la population malienne vit en milieu rural qui abrite plus de 62% des travailleurs.

Les femmes au Mali peuvent être décrites à travers l'action de Mariam Diallo Dramé, présidente de l'association Femmes leaderships et développement durable au Mali qui veut allier la défense des droits des femmes à la lutte contre le changement climatique. Entretien avec une militante de premier plan de la société civile malienne. Conditions des femmes au travail.