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Comment parler de la pluie ?

Robert Paul
Robert Paul
2025-07-12 14:28:18
Nombre de réponses : 6
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Il en va de même pour la météo, les actualités (exceptées la politique et la religion), le paysage, la musique, la nourriture ou les compliments concernant la tenue vestimentaire. Donc euh… la météo, dites-vous ? Puisque vous vous trouvez au même endroit, en même temps, vous avez forcément quelque chose en commun. Assurez-vous de ne pas trop interroger, mais gardez un bon équilibre entre les questions et les révélations. Des questions comme « qu’avez-vous fait ces derniers jours ? » ou « comment êtes-vous devenu (indiquez l’emploi approprié) ? » fonctionnent à merveille. Le travail, les études ou les loisirs sont des sujets classiques, d’une efficacité à toute épreuve. N’oubliez pas d’être poli et d’écouter plus que vous ne parlez. Choisissez alors un nouveau sujet et continuez à parler. Personne ne s’attend à ce que les conversations informelles aient de parfaites transitions. Si vous ne maîtrisez pas un sujet, n’ayez pas peur d’en changer.
Yves Klein
Yves Klein
2025-07-04 05:00:44
Nombre de réponses : 8
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Parler de la pluie et du beau temps, c'est d'une certaine façon, dans notre usage de cette expression, le fait de parler pour ne rien dire, de meubler une conversation sinon un vide. Vous entrez dans un taxi, dans un salon : la première chose dont on peut parler, qu'on peut partager, c'est la météo du jour. C'est donc aussi le commencement d'une discussion, de la situation des uns et des autres, c'est le fameux "comment vas-tu ? " Pour chacun d'entre nous, le climat n'est jamais chose indifférente. Au fond, pourquoi parlons-nous du beau et du mauvais temps, pourquoi appliquons-nous ces qualificatifs moraux ou esthétiques ? Le même paysage que nous avons enlaidi redevient beau quand il fait beau et fait ressortir justement le lien entre l'être d'une chose, l'environnement du monde et le regard des êtres vivants sur lui. Alors, quand nous parlons de la pluie et du beau temps, peut-être ne faisons-nous que commencer dans la vie ordinaire une conversation qui mène au plus extrême de la vie philosophique, et nous donne une boussole comme un baromètre, dans l'ensemble de notre pensée.
Zacharie Samson
Zacharie Samson
2025-06-26 04:44:07
Nombre de réponses : 16
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Parler de la pluie et du beau temps serait-il réellement sans importance. On parle pour parler, ou plutôt pour faire la conversation. On parlerait pour ne rien dire, pour meubler ou pour combler le vide. Le small talk instaure une distance entre les personnes tandis que pour les autres, ces conversations d’apparences anodines sont essentielles pour créer du lien entre les individus. Les discussions dites « légères » sont-elles si superficielles. Le temps reste un éternel sujet de conversation. Le temps est un sujet sans risque, on évite tout risque de désaccord et de polémique car le temps est commun à tout le monde. Les petits blablas du quotidien sont une manière de témoigner notre intérêt pour la personne, de bâtir une relation qui dépasse celle de simples collègues ou voisins. Pour certaines personnes, parler de la pluie et du beau temps est un moyen d’éviter les angoisses que pourrait provoquer une discussion sur la politique. Toute relation n’a-t-elle pas commencé par un échange de banalités. Que ce soit pour commenter la météo de la journée, évoquer la vie de ses enfants ou raconter ses activités du week-end, les bavardages et échanges de banalité permettent de lancer la discussion.
Maggie Carre
Maggie Carre
2025-06-26 01:26:10
Nombre de réponses : 12
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En français standard, outre les averses, saucées, rincées et autres ondées, on peut citer des expressions comme pleuvoir à verse, pleuvoir des cordes, pleuvoir des hallebardes, pleuvoir à seaux ou, plus familièrement, pleuvoir comme vache qui pisse. Dans les Hauts-de-France et en Belgique, on utilise le mot "drache" pour parler d'une pluie diluvienne. Le mot "drache" vient du verbe "dracher", qui signifie "pleuvoir à verse". Dans le sud, les différentes variétés d'occitan ont laissé des traces dans le français local. Au sud-est par exemple, on parle souvent de "chavane", un mot emprunté au provençal tchavano. Si on longe la côte, et qu'on arrive à Montpellier, on parlera plutôt de ramade – ou de ramado, en languedocien. Dans les Pyrénées, c'est un mot catalan qui est passé dans l'usage : rouchatte ! Dans les régions où l'on dit que le temps sʼabernaudit, c'est-à-dire en Anjou, on donne le nom de èrʼnapée ou rnapée à une « grosse pluie dʼorage ». En Touraine, on parle d'aca d'eau – une expression qui rappelle le français "abat d'eau", et qui fait référence à une chute abrupte et soudaine. De l'autre côté de l'Hexagone, dans le Grand Est et notamment dans la région de Dijon, ragasse et rabasse sont deux variantes qui sont passées en français par l'intermédiaire du bourguignon. Si vous êtes de passage à Lyon – et plus largement dans l'ancienne région Rhône-Alpes, on vous parlera plutôt de râdée. Une radée, c'est le genre de pluie, qui comme la drache, arrive sans prévenir et vous cloue sur place. Enfin en Franche-Comté, on vous parlera de "roille" pour décrire ces trombes d'eau. Le français standard, celui qu'on parle à Paris, ne comporte pas toujours assez de mots pour décrire les réalités locales auxquelles sont confrontées les Français. Pour parler de la pluie, chaque région a souvent conservé le terme qui existait dans le patois ou dans le dialecte ancestral, parce que ce terme sonnait plus juste aux oreilles des locaux. Si on choisit de dire qu'il drache ou qu'il roille, c'est parce que ces mots expriment avec une précision et une nuance des effets de sens que les mots du français standard ne peuvent pas atteindre. Dire qu'il "drache" dans le Nord ou qu'il "roille" en Franche-Comté, c'est évoquer non seulement la pluie, mais aussi tout le contexte et l'atmosphère qui l'accompagnent : l'intensité, la soudaineté, et même le ressenti des habitants face à ces événements météorologiques.