Pour appeler la pluie, on peut utiliser différentes expressions comme pleuvoir à verse, pleuvoir des cordes, pleuvoir des hallebardes, pleuvoir à seaux ou, plus familièrement, pleuvoir comme vache qui pisse. Dans les Hauts-de-France et en Belgique, on utilise le mot "drache" pour parler d'une pluie diluvienne. Le mot "drache" vient du verbe "dracher", qui signifie "pleuvoir à verse". Dans le sud, les différentes variétés d'occitan ont laissé des traces dans le français local, comme le mot "chavane", un mot emprunté au provençal tchavano. On parle souvent de "chavane" au sud-est, par exemple. Si on longe la côte, et qu'on arrive à Montpellier, on parlera plutôt de ramade – ou de ramado, en languedocien. Dans les Pyrénées, c'est un mot catalan qui est passé dans l'usage : rouchatte. Dans les régions où l'on dit que le temps sʼabernaudit, c'est-à-dire en Anjou, on donne le nom de èrʼnapée ou rnapée à une « grosse pluie dʼorage ». En Touraine, on parle d'aca d'eau – une expression qui rappelle le français "abat d'eau", et qui fait référence à une chute abrupte et soudaine. De l'autre côté de l'Hexagone, dans le Grand Est et notamment dans la région de Dijon, ragasse et rabasse sont deux variantes qui sont passées en français par l'intermédiaire du bourguignon. Si vous êtes de passage à Lyon – et plus largement dans l'ancienne région Rhône-Alpes, on vous parlera plutôt de râdée. Enfin en Franche-Comté, on vous parlera de "roille" pour décrire ces trombes d'eau. Le français standard, celui qu'on parle à Paris, ne comporte pas toujours assez de mots pour décrire les réalités locales auxquelles sont confrontées les Français. Pour parler de la pluie, chaque région a souvent conservé le terme qui existait dans le patois ou dans le dialecte ancestral, parce que ce terme sonnait plus juste aux oreilles des locaux. Dire qu'il "drache" dans le Nord ou qu'il "roille" en Franche-Comté, c'est évoquer non seulement la pluie, mais aussi tout le contexte et l'atmosphère qui l'accompagnent.