:

Qu'est-ce que le culte du lébé chez les dogons ?

Frédéric Bousquet
Frédéric Bousquet
2025-07-15 12:19:07
Nombre de réponses : 8
0
Le culte du lébé chez les Dogons est une institution religieuse et secrète, qui procède d'un mythe déterminant pour sa compréhension. Selon la mythologie, le lébé est la réincarnation du premier ancêtre dogon qui, ressuscité sous la forme d'un serpent, guida les dogons depuis le Mandé jusqu'à la falaise de Bandiagara. Ce culte est l'une des expressions de la religion des dogons, basée sur le culte des ancêtres. Cet animisme prend en effet quatre formes : le culte du lébé, le culte du Binou, le culte des âmes, l'institution des masques. Lors de leur migration, les dogons prirent avec eux un peu de terre prise de la tombe de Lébé Séru. Les dogons pensèrent transporter ainsi d'une part une sorte de ferment qui allaient communiquer ses qualités au nouveau terrain et d'autre part une matière qui, à défaut des ossements cherchés, seraient imprégnée de la substance même de l'ancêtre. Une fois arrivé dans la région de Bandiagara, ils firent un autel en mélangeant la terre récoltée dans le Mandé et celle de leur nouvelle terre d'accueil. Cela marqua le début du culte rendu au serpent lébé. Chacune des tribus emporta alors un fragment de ce premier autel et se dispersa le long de la falaise pour fonder leur village respectif. Dans chaque nouveau village fondé, on édifia un autel du Lébé dont l'exécution des rites religieux est sous le contrôle du Hogon, prêtre du culte.
Manon Bonneau
Manon Bonneau
2025-07-07 14:07:55
Nombre de réponses : 12
0
Le culte du lébé chez les dogons est lié aux prêtres appelés ogô. Les termes ogô et binukedine désignent les prêtres des cultes de Lébé-Nommo et de Binu, respectivement. Cet homme [le ogô] qui est choisi jeune, devient, en quelque manière, le représentant du peuple dogon entier. Il y a un hogon par région et au-dessus se trouve un hogon suprême, choisi obligatoirement dans la tribu Aru et résidant à Aru. Le ogô suprême est jeune, les autres sont des hommes.
Denise Alexandre
Denise Alexandre
2025-06-27 00:44:10
Nombre de réponses : 11
0
Le culte du Lebe s'adresse à Lébé Serou, premier ancêtre dogon qui, enterré au pays du Mandé, ressuscita sous forme de serpent. La tradition dit qu'il guida son peuple vers son habitat actuel. On apporta depuis le Mandé de la terre prise dans sa tombe. En arrivant à Kani Na (falaise sud-ouest), les quatre tribus dogon (Dyon, Arou, Ono, Domno) se partagèrent cette terre ancestrale et se dispersèrent sur le plateau, le long de la falaise et dans la plaine du Séno. Ils fondèrent des villages et édifièrent des autels faits d’un amalgame de l’ancienne terre mélangée à celle du nouveau pays. Ce furent les débuts du culte rendu au Lebe. Aujourd’hui, ce culte permet à nombre de Dogon de se reconnaître dans une origine et une histoire communes. La notion du Lebe « ressuscité » est étroitement liée aux cycles agricoles : après les récoltes, vient le temps des semailles. A chaque fois la vie reprend le dessus. Le culte du Lebe est également lié à la figure du hogon, l’autorité suprême du culte du Lebe, qui incarne la terre nourricière et qui a la maîtrise de la pluie, chargé de l'exécution de rites agraires qui ponctuent le calendrier saisonnier, et dont la mission est d’assurer la fertilité des sols, la protection des cultures et de favoriser la perpétuation de son peuple. Le hogon est le chef spirituel qui incarne la terre nourricière et qui a la maîtrise de la pluie. Il est chargé de l'exécution de rites agraires qui ponctuent le calendrier saisonnier. Sa mission est d’assurer la fertilité des sols, la protection des cultures et de favoriser la perpétuation de son peuple.