Le terme de bogolan désigne à la fois un tissu et un style particulier de teinture artisanale. Le mot bogolan, vient des mots bogo « terre », et lan « avec ». Le Bogolan est le résultat d’une boue fermentée sur le tissu, aux couleurs de l’Afrique, sable et terre. Ce limon provient de marigots et est riche en sels ferreux. La réaction chimique entre l’oxyde ferrique et l’acide tannique donnera la couleur noir caractéristique du bogolan.
Au commencement, sa toile de coton blanc est filée et tissée en bandes de 5 cm à 12 cm de large, puis vendue en longs rouleaux. Les bandelettes sont cousues bord à bord à la main, pour former de grandes pièces de tissu.
Ces cotons sont trempés dans une teinture végétale réalisée à base de feuilles qui offre une couleur beige voire ambrée, technique traditionnelle de teinture. Le bogolan est alors mis à sécher au soleil puis de la boue est appliquée sur le tissu. Il est ensuite remis à sécher puis est lavé pour en retirer les excédents.
Un processus de teinture complexe requérant plusieurs rinçages dans la boue et de l’eau, puis de multiples séchages au soleil.
A l’origine, chacun des motifs sur le bogolan revêtait un sens particulier, destiné aux épouses, aux filles, aux jeunes mariés, aux chasseurs, aux sorciers et étaient porteurs d’une véritable valeur mystique.