Les sociétés du Sahel africain représentées en France par plusieurs ethnies comme les Sarakolés ou Soninkés, les Toucouleurs, les Ouolofs, les Bambara et les Malinkés sont structurées à partir d'une division en trois groupes : Les nobles, possesseurs des terres et du bétail et détenteurs du pouvoir politique et religieux, les esclaves, descendants des captifs de guerre et astreints au service des nobles, et les hommes libres ou "gens de castes" qui comprennent plusieurs catégories d'artisans : forgerons, tisserands, cordonniers, bouchers, etc... et les griots.
Chacune de ces castes d'artisans est héréditaire et endogame, c'est-à-dire qu'un homme né dans une de ces castes ne pourra exercer que la fonction qui est liée à celle-ci et ne pourra épouser une femme provenant d'une autre caste.
Les gens de caste tirent donc leur puissance de leur situation de rejet.
S'ils ne sont pas directement producteurs ils sont les auxiliaires indispensables de toute activité productrice.
S'ils n'ont pas accès à la cheffrerie, ils remplissent souvent un rôle d'intermédiaire entre ceux qui exercent le pouvoir, et tirent de ce rôle une autre forme de pouvoir.
Dans toutes ces sociétés, il arrive souvent qu'une seule caste cristallise toute l'ambigüité du statut qui est celui de toutes et qu'elle apparaisse alors aux yeux de l'ensemble du groupe comme un extraordinaire objet de crainte en même temps que de mépris.