Et si on parlait de Sanakunya : le cousinage à plaisanterie
Selon l »Article 7 de la charte de Kurukan Fuga: il est institué entre les « Mandenkas (peuple du Mandé) le Sanankunya » (cousinage à plaisanterie) et le « Tanamanyöya » (pacte basé sur le respect d’un totem : forme de totémisme). Ce qui implique d’office qu’aucun différend né entre les groupes liés par pacte, ne doit dégénérer, le respect de l’autre étant la règle. Entre beaux-frères et belles-sœurs, entre grands-parents et petits enfants, la tolérance et le chahut doivent être le principe.
Raconter par un Nyamakala (Griot), le Sanankunya a été instauré au mandé pour harmoniser la vie en société.
Pour expliquer comment deux personnes qui ne se connaissent pas et qui n’ont aucun lien de famille, doivent se considérer comme de la même famille. Les mandenkas ont réfléchi et donné le nom Sanankunya.
Sanan voulant dire le gratin de riz collé au fond de la marmite et Kunya, la chose dont on ignore pas la provenance. De la même façon que les mandenkas ne savaient pas d’où viennent le Sanan, c’est de cette même manière qu’ils se sont dit, qu’ils vont vivre dans l’amour et la fraternité, aimer et protéger l’autre même s’ils ne savaient pas d’où il vient.
Depuis le Sanankunya continue entre les frères et sœurs, les personnes qui travaillent ensemble, les noms de famille différents. Les Coulibaly et les Keita plaisantent entre eux. Au-delà, de la plaisanterie, il y a des ancêtres qui se sont jurés fidélité et protection grâce au pacte amical, de fraternité, social qui les lie. C’est ce qu’on appel au mandé (le Djo), par exemple les Bozos et les Dogons.
Le sanankuya n’est tout autre que le pacte régulateur de la société, le désamorceur de toute tension entre les co-existants de la même communauté. Les principes de paix et d’Aujourd’hui encore le Sanankunya existe au Mali et continue de faciliter la vie en communauté.
Hadjaratou El Hassane Doumbia