Les enfants en bas âge offrent aux maladies, aux jnun et au mauvais œil, des proies faciles, toutes désignées par leur faiblesse. La tendresse maternelle, les prévenances dont ils sont l'objet de la part de l'ensemble du milieu social, n'apparaissent en aucun cas suffisantes. En un domaine aussi périlleux, aucune précaution n'est superflue. Aussi met-on en œuvre toutes les forces naturelles, magiques ou religieuses, concurrentes, dont on dispose et que l'on canalise dans un même but : la sauvegarde de l'enfant. D'apparence hétéroclite, les colliers que l'on voit au cou de tous les enfants non sevrés, sans distinction de sexe, remplissent un rôle essentiel : chacun de leurs éléments est employé dans un but bien déterminé et assure la continuité d'une protection vigilante, indispensable à l'heureuse croissance des enfants. Le septième jour après la naissance, jour de l'imposition du nom, le père de l'enfant demande au taleb d'écrire des amulettes : sept pour un garçon, six pour une fille. Les colliers prophylactiques sont répandus dans toute l'Afrique du Nord.