C'est l'ancêtre des instruments de musique électronique : le thérémine, appareil rare et étrange qui émet des sons sans qu'on le touche, compte quelques dizaines de passionnés en Europe.
Les amateurs, venus de Liverpool, Copenhague ou Hambourg, agitent leurs mains en l'air au-dessus de leur appareil, comme s'ils voulaient pincer les cordes d'un violon invisible.
Inventé en 1919 par un physicien et musicien amateur russe, l'appareil fonctionne suivant le principe des interférences radio : le joueur module le son en bougeant ses mains à proximité de deux antennes.
Un bouton de réglage complète le dispositif : il modifie le timbre de l'instrument, afin d'obtenir un son évoquant un violon, une flûte ou une clarinette.
Sur son bureau, les partitions de musique classique côtoient des transistors et un fer à souder.
Pendant la répétition, le concerto à quatre voix prend vie : dans les enceintes, le son paraît d'abord hésitant et plaintif, mais devient plus net et affirmé au fur et à mesure que les artistes s'accordent.
Peu d'oeuvres ont été écrites spécifiquement pour le thérémine, qui a longtemps été utilisé pour les bandes-son au cinéma, notamment dans des films de science-fiction à l'atmosphère angoissante.
Le thérémine n'en a pas moins ses virtuoses : l'Allemande Carolina Eyck, considérée comme une des meilleures théréministes au monde, est en tout cas l'une des seuls à vivre de sa passion, via des concerts et l'enseignement.
Ce que j'aime dans cet instrument, c'est qu'on peut donner une forme dynamique au son, un vibrato, comme au violon.
Surtout, on peut faire passer beaucoup d'émotions, car chaque petit mouvement donne un son : le moindre tremblement s'entend.
Confidentiel, le thérémine n'en a pas moins ses virtuoses.
Il y a un instrument qui est encore rare et étrange qui peut émettre des sons sans qu'on le touche.
L'appareil permet de module le son lorsqu'on bouge ses mains à proximité de deux antennes.
Il y a seulement quelques dizaines de passionnés en Europe.