L’histoire des perles du Mali reflète la multiplicité et la diversité des modes de vie qui s’y sont développés. Des peuples Touareg, Peul, Bambara, Dogon émanent des éléments de parures bien à eux, dépendant de l’approvisionnement en matière première et de la spiritualité de chacun, et donc de leur positionnement sur les routes commerciales. Trois facteurs ont joué un rôle déterminant dans la fabrication et l’utilisation des perles du Mali: l’environnement politique et social, la disponibilité et la distribution des matières premières et, depuis 14 siècles, le contact avec les cultures et les techniques du monde islamique et européen. Le territoire qu’il recouvre aujourd’hui a longtemps été un carrefour commerçant, fort de ses trois fleuves et des ses routes sillonnées par les hommes touareg au nord. L’on peut ainsi trouver sur ce territoire des perles de verre importées d’Inde au 12e siècle, de très belles et très chères perles de verre islamiques, ou de la cornaline de Cambrai. Pendant des siècles, l’Afrique subsaharienne est entraînée dans la lutte que se livrent les puissances européennes pour s’emparer de ses populations, de ses terres et de ses richesses. Dans cette affaire, les perles, particulièrement de verre européennes, ont joué un rôle primordial pour le troc et très recherché. Les plus anciennes perles que l’on connaisse du Soudan sont faites d’œuf d’autruche.