Le premier historien du théâtre de marionnettes, Charles Magnin (1793-1862) affirme, dans Histoire des marionnettes (1852, nouvelle édition 1862), que les marionnettes seraient issues des anciennes idoles et seraient donc apparues dans le cadre de cérémonies et de coutumes d’ordre religieux.
La marionnette a pu ainsi naître dans chaque culture, dans chaque communauté, à un certain stade de son développement, dans un environnement religieux, ritualiste ou chamanique spécifique.
Le théâtre de marionnettes en Inde et en Asie du Sud-Est remplit en effet encore aujourd’hui de nombreuses fonctions religieuses, tandis que les marionnettistes africains prennent part très souvent à de plus larges cérémonies rituelles.
Les recherches ethnographiques au XXe siècle sur les cultures et civilisations premières confirment la théorie de Magnin et de ses partisans, parmi lesquels figurent Gaston Baty (1885-1952) ou Otto Spies (1901-1981).
Les chercheurs ont en effet bien montré que les marionnettes ont existé dans les rituels religieux, ceux des communautés « primitives » pour la plupart.
On peut en retrouver encore aujourd’hui les traces en Afrique noire.
D’autres sources anthropologiques le confirment : depuis les observations faites auprès des populations Maori dans les îles de Polynésie (voir Océanie), jusqu’aux poupées rituelles retrouvées dans certaines parties d’Asie.
Toutefois, les chercheurs s’accordent pour dire que celui-ci a les mêmes origines que le théâtre d’acteurs.
C’est dire en fait que l’art théâtral découle aussi de cérémonies religieuses et de rituels (voir Rites).
Mais il est difficile d’isoler un moment originel en la matière car il est malaisé de donner une définition précise et globale du théâtre fondée sur une distinction nette entre rituel et art théâtral.
Il semble indéniable que derrière sa très grande diversité et qu’en dépit de la difficulté de trouver une définition générale, le théâtre de marionnettes est bien né dans la plupart des pays « aux marches de l’autel ».