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Quelle est l'importance de la tradition orale en Afrique ?

Jean Fabre
Jean Fabre
2025-06-18 20:36:52
Nombre de réponses : 15
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La tradition orale est une source importante pour l'histoire de l'Afrique noire. Les sources de l'histoire de l'Afrique noile, semblent pour une bonne part des sources orales. Les africanistes ont une vision contrastée de la tradition orale, allant d'une utilisation empirique fréquente à des jugements sévères. Un chercheur belge a étudié l'utilisation critique de la tradition orale, soulignant l'inconséquence et la lacune dans l'historiographie. J. Vansina souligne l'importance de la tradition orale en Afrique, notamment en distinguant deux champs d'enquête : les anciennes traditions fixées par écrit et les traditions vivantes. Les traditions vivantes sont conservées dans une société qui emploie l'écriture pour consigner les événements du passé. Il est utile d'observer ces deux cas pour mieux comprendre la tradition orale. La tradition orale est un piètre terrain pour la recherche méthodologique, mais il est important de l'étudier pour comprendre l'histoire de l'Afrique. Les études de J. Vansina se nourrissent de ses recherches personnelles chez les Kuba, au Rwanda et au Burundi, et appellent également à d'autres cas variés.
Odette Lemaitre
Odette Lemaitre
2025-06-14 09:32:37
Nombre de réponses : 16
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Lors de la conférence générale de l’UNESCO du 1er décembre 1960, il demande que la sauvegarde des traditions orales soit considérée comme une opération de nécessité urgente au même titre que la sauvegarde des monuments de Nubie. Il accompagne son discours de ces paroles : Je considère la mort de chacun de ces traditionalistes comme l’incendie d’un fond culturel non exploité. Lors de son mandat à l’UNESCO, Amadou Hampâté Bâ défend les traditions africaines avec la plus grande ferveur, les Africains ne sont pas ignorants mais leurs savoir réside dans la tradition orale, les savoirs, mythes et les formes d’éducations se comprennent par l’oralité. Pour Amadou, chaque geste, chaque discussion a une portée éducative, d’où l’importance d’appartenir au groupe d’étude pour mieux comprendre les mécanismes informels qui régissent la vie de tous les jours en détails. En tant qu’ethnologue Africain prône une ethnologie des monde Africains et de leurs différentes ethnies par des ethnologues africains qui seraient plus apte à comprendre la portée des traditions et la profondeur du mythe qui entoure les rituels. En tant que membres de ces communautés, les ethnologues Africain aurait pour mission de retranscrire à l’écrit les traditions orales des peuples africains. L’ethnologue étranger, lui, qui veut cerner la portée d’une tradition sera confronter à des problèmes d’adhésion à la communauté étudié. C’est notamment lui qui est à l’origine du célèbre proverbe En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle.
Paul Vallet
Paul Vallet
2025-06-02 15:47:32
Nombre de réponses : 15
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En Afrique, un vieillard qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle. Les griots sont moins nombreux et davantage dans la surenchère alors que les aînés disparaissent petit à petit, emportant dans la tombe des histoires petites et grandes qui seraient formatrices pour les jeunes. Il faudra donc pour cela se tourner vers le corpus de textes qui a intégré ces histoires ou ces façons de raconter des morales, souvent avec des animaux, dans des ouvrages écrits. Les différentes cultures et diasporas africaines sont conviées à allumer de nouveau la flamme de la tradition orale en racontant des histoires de leur enfance, en créant des moments familiaux où est mise en valeur la narration et aussi de participer à des événements promouvant les histoires africaines. D'ailleurs, cela rappelle aussi que si les petits Maliens, Sénégalais, Ivoiriens et autres bénéficieraient d'avoir des référents africains, les autres peuples s'enrichiraient de se plonger dans cette tradition orale méconnue. Même l'UNESCO y voit un moyen de décoloniser l'histoire africaine afin de donner une place aux particularités de chaque culture. Certains ont l'impression que de raviver cette source de savoirs serait émancipateur pour la majorité de l'Afrique. Les enseignants de toutes origines feraient bien de se pencher sur ce corpus d'histoires et de légendes qui a bien failli disparaître. De nos jours, les différentes nations africaines se trouvent dans une drôle de situation, d'un côté, elles essaient bien sûr de rester dans la modernité et d'offrir à la jeunesse les compétences pour le monde de demain, de l'autre, elles sentent bien qu'il faut faire de la place à l'école pour la tradition orale qui a été menacée.