En Afrique, en particulier en Afrique noire, la femme est avant tout épouse et mère et son rôle familial n’est pas à discuter.
En revanche, ce que ce statut lui réserve comme place dans la société, est un vaste sujet qui suscite des débats passionnés et passionnels.
Je voudrais dès à présent attirer votre attention sur le terme « traditionnel » qui viendra quelques fois dans mon exposé en opposition avec celui de « moderne ».
J’ai appelé sociétés traditionnelles, les sociétés précoloniales ou rurales d’aujourd’hui, mais il est entendu que la tradition n’est pas un mode de vie révolu en Afrique.
Elle fait toujours partie de nous et la femme africaine en est toujours la garante.
Toutes nos sociétés mêmes les plus urbanisées vivent encore profondément leur « traditionnel » qui n’est pas une survivance archaïque des temps anciens, mais un besoin fondamental de référence culturelle et sociale.
Les données relatives à l’organisation sociale et à la situation des femmes en Afrique dans les sociétés traditionnelles précoloniales sont assez fragmentaires mais certaines, fondées sur des observations sérieuses et dignes de foi, nous permettent aujourd’hui d’avoir sur ces sociétés une vue d’ensemble assez juste.
L’Afrique, comme toutes les régions du monde, est composée d’une multitude de sociétés et la part que ces dernières ont faite tant aux hommes qu’aux femmes diffère d’une société à l’autre.
L’évolution des rôles et leur impact sur les sociétés dépendent dans une grande mesure du rôle de production des individus qui les composent.