:

Quel est le problème économique au Mali ?

Corinne Bousquet
Corinne Bousquet
2025-07-09 05:49:56
Nombre de réponses : 12
0
Le Mali se classe au 188ème/193 pays à l’IDH du PNUD 2023. Le taux de pauvreté demeure à un niveau élevé (45,5% en 2022), la croissance économique étant historiquement non inclusive et absorbée par la croissance démographique. L’économie malienne reste fortement concentrée et exposée aux fluctuations des cours mondiaux de ses principaux produits d’exportation, l’or et le coton. Le pays est le 3ème producteur africain d’or (102 tonnes produites en 2022, selon le World Gold Council) qui représente 81% de ses exportations en 2022. Le secteur primaire représente 39% de la valeur ajoutée. En raison de deux campagnes cotonnières désastreuses (-75% de production pour 2019/2020, -55% pour 2022/2023), le Mali a été relégué au 3ème rang des producteurs africain de coton. La masse salariale a fortement progressé ces dernières années (5,1% du PIB en 2019 à 7,7% du PIB en 2023), représentant environ 50% des recettes fiscales l’an dernier, au-dessus de la norme de communautaire maximale de 35%. Le Mali demeure en risque de surendettement externe et global modéré selon le FMI, avec une certaine marge pour absorber les chocs. La dette publique se situe à 55,9% du PIB à fin 2023, contre 53,1% en 2022. En 2024, la croissance ralentirait à 3,8%, du fait principalement des délestages électriques et d’une baisse de la production aurifère, suite à la fermeture temporaire de deux mines.
Aimée Foucher
Aimée Foucher
2025-07-02 07:49:29
Nombre de réponses : 14
0
La situation politique pèse de fait sur les perspectives économiques, souligne la Banque africaine de développement. Les principaux risques qui pèsent sur les perspectives sont le report sine die de l’élection présidentielle explique la Banque africaine de développement à propos de l'avenir économique du Mali. Le Mali est un pays qui est très sujet à des incertitudes liées à ses obligations émises sur le marché financier de l'Union économique et monétaire ouest-africaine. Donc là, ça va effectivement détériorer les conditions d'emprunt de l'État du Mali puisque c'est une incertitude qui se prolonge. Il y a deux ans, cette instabilité politique avait privé le Mali d'accès aux marchés financiers de l'Union économique et monétaire ouest-africaine, et aux appuis budgétaires extérieurs. Nous sommes face à une absence de garantie pour les investisseurs et face à un État qui peut emprisonner un opérateur économique à partir d'un simple différend sans que cela passe par un juge, dans le secteur minier où quand même les normes sont plutôt les mêmes d'un pays à l'autre, d'un pays minier à l'autre. Cela peut dissuader, dans un contexte de litiges sur le secteur minier aurifère malien. Le Mali a entamé une vaste réforme de son secteur minier afin maximiser les revenus en provenance du secteur minier. L'État a notamment augmenté sa participation dans les mines d’or du pays.
Maryse Chartier
Maryse Chartier
2025-06-27 15:38:28
Nombre de réponses : 14
0
Les sécheresses récurrentes ont contribué à modifier les caractéristiques et la composition de la végétation au Mali. Alors que le Mali fait face ces dernières années, à des sécheresses récurrentes ainsi qu’à des inondations et invasions acridiennes, ayant des impacts économiques et sociaux majeurs. Les sécheresses affectent sérieusement le secteur de l’élevage, l’un des secteurs économiques les plus importants du Mali et de la région. La sécheresse, par exemple, aurait touché environ 400 000 personnes par an et réduit les revenus agricoles liés aux récoltes de 9,5 millions de dollars par an. Les sécheresses peuvent également conduire à des conflits, ou exacerber ceux déjà existants, lorsque les éleveurs migrent vers des régions utilisées par d’autres, telles que des zones de culture ou des terres de parcours. La perte de moyens de production et les pillages liés à la violence et aux incidents sécuritaires ont entraîné la perturbation des marchés et des moyens de subsistance des ménages dans les zones touchées. L'inflation annuelle moyenne a augmenté pour atteindre 9,7 % en 2022, principalement en raison de l'augmentation des coûts des denrées alimentaires.
Margot Garnier
Margot Garnier
2025-06-16 13:57:40
Nombre de réponses : 13
0
Vaste pays du Sahel, le Mali est une économie à faible revenu, peu diversifiée et exposée aux fluctuations des matières premières. Le taux d'extrême pauvreté s’est accru sous l’effet conjugué des crises sécuritaires et de la pandémie pour s’établir à 15,9 % en 2021. L’extrême pauvreté s’est encore accentuée pour atteindre 19,1 % en 2022, sous l’effet de l’érosion du pouvoir d’achat des plus vulnérables, provoquée par l’envolée des prix et la faible croissance économique. Les zones rurales du sud à forte densité démographique concentrent 90 % de la pauvreté du pays. Face à de multiples défis, l'économie du Mali a été résiliente avec une croissance du PIB estimée à 4,0 % en 2024. Le déficit budgétaire a été réduits à 2,9 % du PIB en 2024, principalement en raison d’une baisse temporaire de la masse salariale du secteur public. Avec une dette publique estimée à 52,6 % du PIB en 2024, le risque de surendettement reste modéré. Les priorités à court terme comprennent le renforcement des efforts d’assainissement budgétaire par la digitalisation et l’augmentation du niveau et de l’efficience des dépenses prioritaires de santé et d’éducation. L’accroissement de l’investissement public, l’amélioration de la qualité de la régulation et la résolution de la crise énergétique seraient favorables aux activités du secteur privé et à la croissance économique.
Laurence Simon
Laurence Simon
2025-06-16 08:44:35
Nombre de réponses : 15
0
Le déficit budgétaire a reculé, passant de 4,9 % du PIB en 2022 à 3,8 % en 2023, reflétant une bonne mobilisation des ressources publiques et un contrôle rigoureux des dépenses. Le déficit du compte courant s’est creusé, passant de 8 % du PIB en 2022 à 8,7 % en 2023, en raison de la hausse des importations de machines et de véhicules, de produits chimiques et pharmaceutiques, de matériaux de construction, de denrées alimentaires, de textiles et de cuir et de la baisse des exportations de coton. L’insécurité et l’instabilité politique ont privé le Mali d’accès au marché financier de l’UMOA et d’appuis budgétaires en 2022. Les principaux risques qui pèsent sur les perspectives sont le sine die report de l’élection présidentielle initialement prévue pour février 2024, la crise énergétique, le retrait du pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, les chocs climatiques et l’insécurité. La réforme de l’architecture financière mondiale devrait permettre au pays de mobiliser des financements supplémentaires à des conditions plus favorables. La priorité doit être accordée aux réformes politiques et institutionnelles et au renforcement de la sécurité. La réforme de l’architecture financière mondiale devrait favoriser l’accès à davantage de dons et de financements concessionnels, y compris l’appui budgétaire et l’octroi de garanties partielles de risque, de crédit et de commerce.