Le conte éduque.
La partie du sirop, difficilement consommable, la substance qui soigne, est la partie du conte qui éduque.
C'est d'ailleurs l'élément le plus important du conte car le reste n'est là que pour détourner l'attention, pour rendre l'assimilation de la substance salvatrice au niveau du sirop, éducatrice, instructrice, au niveau du conte aisée, plus agréable.
Pour se distraire mais aussi pour s'instruire, pour instruire, enseigner, éduquer, apprendre et faire apprendre.
La question qu'il nous faut résoudre à présent, c'est comment le conte éduque.
Le conteur est selon notre théorie le docteur, et l'auditoire le patient.
Dire donc que le conte sert juste à distraire, revient à dire qu'on boit le sirop pas pour se soigner, mais juste pour son goût sucré.
Pour répondre à cette question, nous étudierons les contes de notre corpus.
Cette analyse de notre corpus nous permettra de montrer comment le conte Lokpa éduque.
Car ce qu'il faut comprendre, c'est que si le conte était un médicament sous la forme d'un sirop, sa face ludique s'identifierait à la substance sucrée du sirop.
Or nous le savons très bien : ce sucre est mis pour rendre la consommation du médicament plus facile, plus agréable aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
Mais la substance qui guérit le mal n'est pas sucrée, bien au contraire.
Elle peut être amère, acide, ou tout simplement fade, donc désagréable à consommer.