La définition se complexifie lorsque la machine académique se défait.
Au XIXe siècle, avec l’invention du musée, la notion d’œuvre elle-même est chamboulée : l’œuvre d’art n’a plus d’autre fonction que d’être une œuvre d’art.
Il devient difficile d’en donner une définition simple, comme au temps où elle servait l’Église ou qu’elle valorisait les souverains du monde.
On est donc obligé de réinventer les critères du chef-d’œuvre.
On pourrait partir du mot « chef », soit la tête, et dire que le chef-d’œuvre est le chef d’une série d’œuvres.
Une idée régulièrement remise en question
Deuxième option : un chef-d’œuvre est celui qui va résoudre, révolutionner, voire annihiler de nombreuses questions formelles.
L’historien de l’art Hans Belting, qui traite souvent ces questions dans ses ouvrages, note également qu’« à travers le chef-d’œuvre, c’est la question de l’œuvre qui se pose tout simplement, celle de sa pérennité au XXe siècle. »
Reste qu’aujourd’hui le statut de chef-d’œuvre s’impose dans l’histoire de l’art rétrospectivement, alors qu’auparavant le simple fait de l’exposer suffisait à l’ériger à ce rang.