Comment se passe le mariage chez les bambara ?

Dans le Bélédougou, c’est le chef de famille qui choisit toujours les premières femmes pour ses garçons à travers ses relations sociales. Ces femmes peuvent être les filles de ses amis, ou issues d’une famille dans laquelle l’accent est mis sur l’éducation des enfants en général et celle des filles en particulier. Là, le comportement de la mère est aussi pris en compte, car dit-on : Telle mère, telle fille dans le bon sens. Après toutes les démarches, l’information est donnée au garçon par le canal de ses petits pères, qui s’occupent réellement de l’éducation de tous les enfants de la famille. L’enfant devait respect, obéissance et soumission à ses parents. Et pour son premier mariage, son avis ne compte pas. Dans le mariage chez les bambaras, peu importe la beauté de la femme! C’est surtout le caractère qui compte. Selon le bambara, on ne met pas la beauté sur un plat de riz, mais surtout le bon caractère. Et les vieux sages vous diront toujours : Ne vous mariez pas avec une fille à cause de sa beauté, car derrière la beauté se cache le mauvais caractère, en général. Dans le déroulement du mariage, la femme, en regagnant son foyer était accompagnée par des conseils de tous les sages du village. A son premier jour de cuisine, une calebasse est écrasée sous les pneus d’un véhicule pour chasser les mauvais esprits. Elle reçoit également un escabeau sur lequel elle s’assied pour préparer. De même, une aiguille lui servant de coudre le tissu social. Dans cette situation, le divorce déchire le tissu social. Si la volonté se fait sentir chez les mariés, la sentence est prononcée loin du village, sous un arbre. Et deux ou trois mois plus tard, l’arbre perdait ses feuilles et mourait. Cela signifie que la mort valait mieux que le divorce. Dans la communauté bambara, l’enfant appartient à la communauté et non à sa seule famille. C’est pourquoi le mariage ne se faisait pas dans la légèreté et le divorce, quant-à lui, est prohibé. Mais, aujourd’hui, le mariage est une affaire personnelle entre les consentants. Est-ce la raison des multiples divorces? Cela, parce que dans la plupart des cas, les épouses sont choisies dans les boites de nuit, les jours de fêtes, etc. à cause de leur beauté, leur teint ou leur rang social. Ce, pour avoir certainement des avantages quelconques avec les parents de la fille et vice-versa.

La demande en mariage se fait chez la future épouse avec des hommes de la famille du futur marié, qui doivent apporter des noix de colas et de l’argent. Ensuite, la famille de la future mariée va réfléchir et donnera sa décision quelque temps plus tard. La décision peut être prise après des négociations avec le futur marié. Quelques semaines voire quelques mois plus tard, quand la future mariée et sa famille ont pris leur décision pour le mariage, elle fait intervenir un griot, qui informe le futur marié de la date, du lieu du prochain rendez-vous et de la décision de la future mariée. Le jour du rendez-vous, la famille du futur marié doit apporter un sac de noix de colas, puis la famille de la future mariée fixe la date des fiançailles et le montant de la dot ainsi que les cadeaux que la famille du futur marié devra offrir. La dot sera partagée et distribuée entre les membres de la famille de la future mariée. Les fiançailles se déroulent dans la famille de la future mariée, où le futur marié envoie un sac de noix de colas à sa future belle famille pour annoncer la grande nouvelle. La cérémonie du henné a lieu la veille de la cérémonie religieuse, où la future mariée ainsi que sa famille et ses amis se font tatouer au henné. La cérémonie religieuse musulmane a lieu avant la cérémonie civile, où les parents des mariés doivent se faire discrets, et la déclaration du mariage sera célébrée par un imam. La jeune femme passera 7 jours enfermée chez sa belle famille, sans pouvoir sortir et en étant toujours habillée en blanc. Le matin du 7ème jour, le marié ramène son épouse chez ses parents pour une fête, puis la cérémonie civile a lieu le lendemain, suivie d’un vin d’honneur, d’un repas et de la soirée de mariage.

Chez les Bambara, le mariage comporte une tradition appelée « Kunkoli ou sekoli » qui est la grande ablution des mariées. Cette scène est la grande ablution des mariées appelée communément « Kunkoli ou sekoli » chez les Bambara. C’est une tradition qui se pratique pendant les mariages dans notre société sans distinction de religion. La grande ablution est utilisée par la majeure partie des ethnies du Mali. C’est après le « kounkoli » que la nouvelle mariée peut rejoindre son mari dans la chambre nuptiale. La grande ablution permet aux femmes de passer du statut de célibataire à celui de mariée. Elle lave les péchés de l’enfance. C’est un lavage psychologique à l’issue de laquelle la nouvelle mariée se sent vraiment femme. Youma Fayiké explique que la grande ablution se fait une seule fois dans la vie d’une femme. Après le divorce du premier mariage, si la femme fait un autre hyménée, elle n’a plus droit à la grande ablution. Une autre étape dans le mariage bambara est la collecte des affaires de la jeune mariée, communément appelé les « kognonminai », qui a lieu après la sortie de la mariée de la chambre nuptiale. La nouvelle mariée se prépare pour partir chez son mari et un série de rituels ont lieu avant son arrivée dans la maison de son conjoint, comme le geste de la maman qui fait le guet à la sortie de la famille devant la porte. La maman ou la marraine donne à boire à sa fille pour lui souhaiter le bonheur et la paix intérieure dans sa nouvelle vie. Une louche en bois est placée sous un pneu de chacune des deux voitures, qui sera brisée quand les véhicules vont démarrer, permettant ainsi à la mariée de laisser derrière elle la malchance. L’enfant de la mariée entre dans la nouvelle maison avant sa mère, car l’enfant est le fondement du mariage et c’est la maman qui protège l’enfant.