Le français est la langue officielle du Mali, mais il existe plus de 70 langues parlées dans le pays, dont 13 ont été reconnues langues nationales.
Les langues vernaculaires, comme le sonrhaï, le tamashek, le fulfulde, le bamanankan, le senoufo et le soninké, sont très utilisées dans la vie quotidienne.
Le bamanankan est la langue la plus utilisée au Mali, mais il n'est pas la langue officielle.
Le français est utilisé dans l'administration, sur les panneaux de circulation, à la télévision d'Etat, mais très peu dans la rue à Bamako, et encore moins en brousse.
Les rédacteurs de l'avant-projet constitutionnel proposent de rehausser le rang des langues locales en les rendant officielles.
L'article 31 de l'avant-projet constitutionnel stipule que "le français est la langue d’expression officielle", mais les langues locales "ont vocation à devenir des langues officielles".
Le Mali a déjà essayé de faire des langues locales les principales langues d'enseignement à l'école sous le régime autoritaire de Moussa Traoré, mais cela n'a pas fonctionné faute d'investissements de l'Etat.
Les langues vernaculaires restent enseignées, à petite échelle, dans certaines écoles et universités.
Le débat sur la langue officielle du Mali est un sujet de crispation, car certains craignent que l'officialisation d'une langue puisse être imposée au détriment des autres.
Le sociolinguiste Guindo laisse entendre que tous ceux qui parlent le fulfulde par exemple ne sont pas forcément prêts à voir officialiser le seul bamanankan de l'élite bamakoise.
Le débat "montre que les Maliens ont peur qu'une langue officielle soit imposée au détriment des autres".