Sur la trentaine de pays autorisant la polygamie dans le monde, 25 se trouvent en Afrique.
Si la quasi-totalité des pays musulmans, à l’exception de la Turquie et de la Tunisie, autorise la polygamie, plusieurs pays d’Afrique majoritairement chrétiens et animistes ont légalisé cette pratique, comme la RDC, la Centrafrique ou le Gabon.
Alors que la polygamie est relativement plus répandue en milieu rural qu’urbain, elle diminue avec le niveau d’instruction, variant de 39,7 % chez les non instruits à 17,1 % chez ceux qui ont atteint le niveau supérieur.
En 2017, Muhammad Sanusi II, deuxième dignitaire musulman du Nigeria et émir de l’État du Kano, a proposé d’interdire la polygamie aux hommes n’ayant pas les moyens d’assurer financièrement leurs divers mariages.
En 2018, le roi du eSwatini, Mswati III, compte 13 épouses dans un pays où 88 % de la population est chrétienne.
La polygynie reste, quant à elle, un phénomène important en Afrique, quoiqu’il soit en recul.
En Guinée, ce taux s’élevait à 47,9 % en 2012 contre 53,1% en 2005, et, au Sénégal, 35,2 % des individus mariés vivaient en union polygame en 2013 contre 38,1% en 2002.
Ainsi, l’article 135 du Code de la famille congolais stipule que seul l’homme peut avoir plusieurs conjoints, édictant de fait une inégalité de genre.
En octobre 2018, la députée congolaise Stella Mensah Sassou N’Guesso publiait une tribune pour abroger cette pratique dans son pays en mettant en avant le fait qu’elle constituait l’un des marqueurs majeurs de l’inégalité femme/homme.
Alors que le Kenya n’a légalisé la pratique qu’en 2014, au Sénégal, elle se dote de nouveaux atours dans un État où les femmes les plus instruites sont plus nombreuses à s’engager dans des unions polygames qu’auparavant.
Tous les préambules à la production des Codes de la famille soulignent la richesse des coutumes, mais stigmatisent leur inadéquation au monde moderne.
Au Congo au contraire, des mouvements féministes appellent à l’abrogation de cette pratique.