Les morts ou « koubélé » occupe une place importante chez les Sénoufo.
De façon générale, pour la plupart, les morts ne sont pas morts, mais ils sont embarqués sur le chemin du voyage et continuent d’exister sous des formes de forces surnaturelles complexes.
Ils sont en contact avec les vivants, mais de façon imperceptible.
Quoiqu’invisibles, ils ne sont pas coupés de notre univers.
Ils y habitent d’une manière permanente, communiquent avec nous par le truchement des songes et des visions et à travers la voix des devins.
Ils peuvent sauver ou perdre n’importe qui d’entre nous, car leur joie et leur colère sont à la dimension de leur puissance spirituelle.
Pour le Sénoufo, la famille n’est pas faite que de vivants, ceux-ci sont en réalité la partie la moins importante.
Son origine, ses fondements, sa force et son âme résident dans l’ensemble des morts.
Ainsi, les vivants dans leurs préoccupations restent convaincus que les morts les observent.
Voilà pourquoi lorsqu’il y a un décès, les vivants doivent respecter et exécuter avec rigueur les volontés du disparu.
Ces volontés sont connues en consultant régulièrement les devins.
La violation de ses prescriptions suscite une réaction des ancêtres.
Celle-ci pouvant être immédiate, peut revêtir diverses formes : intempéries, sécheresse, inondations, mort de bétail, maladie, décès…
Selon la conception métaphysique Sénoufo, après l’inhumation, le défunt n’accède pas immédiatement au royaume des ancêtres.
Il est accueilli dans une antichambre où son séjour se prolonge jusqu’au déroulement des kouffor.
Après ces dernières, les ancêtres acceptent de le recevoir dans leur royaume.
Dès lors il est définitivement libéré du monde des vivants et intimement intégré à celui des morts d’où il pourra veiller sur les siens.