Quel est l'impact de la chasse ?

La Fédération Nationale des Chasseurs et l’ensemble des acteurs de la chasse française viennent de lancer une ambitieuse étude socio-économique, dont l’objet est autant de mesurer le poids économique de l’activité cynégétique, que sa contribution à la vie des territoires. Il y avait plus de trente ans que ces données n’avaient été actualisées et il était devenu indispensable de pouvoir situer aujourd’hui le poids réel de la chasse. La FNC, comme les autres partenaires de cette vaste enquête, est consciente que les questionnaires nécessitent d’y consacrer un peu de temps, mais elle a confiance dans le sens des responsabilités de chacun et surtout dans l’âme militante des chasseurs et des responsables des sociétés de chasse pour nous aider à valoriser la formidable valeur ajoutée que représente la chasse pour notre pays. Pour appréhender la globalité de l’impact socio-économique de la chasse, l’ensemble des acteurs sera enquêté par le BIPE, et notamment les équipementiers, armuriers, organisateurs de voyages de chasse, éleveurs de gibier… L’anonymat et la confidentialité des informations sont totalement garantis. Seuls les résultats synthétisés au niveau de chaque département, puis régionalement et enfin nationalement feront l’objet d’une publication.

La chasse a pour séquelle de déstabiliser les équilibres naturels. Le simple fait de déverser du plomb dans l’environnement, empoisonne et tue les végétaux dont certains animaux se nourrissent, tombent malades et meurent à leur tour. Environ 9000 tonnes de plomb par an disséminées dans la nature. Ce qui a déclenché au fil des siècles, des maladies graves chez les humains, comme les cancers gastriques et broncho-pulmonaires, problème de saturnisme, pouvant aller jusqu’à créer des encéphalopathies. Les loups des régions nordiques, entre autres, subissent continuellement la chasse, notamment pour leur fourrure et aussi parce qu’ils chassent les mêmes proies que l’Homme. Ces pressions menées par cette traque pour mise à mort, peuvent modifier le comportement des loups, en provoquant un stress soutenu. Lorsque la stabilité d’un milieu est perturbée, il y a vulnérabilité, cela peut déstabiliser une meute, bouleverser leur structure sociale, surtout quand le dominant de la meute est abattu, dans ce cas précis, les loups s’éparpillent, perdent leurs repères puis se rabattent sur des proies domestiques. Tout cela pourrait mener à l’extinction de l’espèce Canis lupus dans les années à venir. La chasse perpétre des meurtres chaque année, en plus de polluer la planète.

La chasse est une activité pratiquée par l’ensemble des populations humaines depuis des millénaires, que ce soit pour se nourrir, le loisir ou le commerce. Cette activité, seule ou combinée à d’autres facteurs, a entraîné la disparition de nombreuses espèces. L'exploitation, dont fait partie la chasse, figure parmi les trois principaux facteurs d'érosion de la biodiversité. Les travaux de recherche sur les oiseaux ont largement contribué aux améliorations théoriques, statistiques, mathématiques et méthodologiques dans ce domaine depuis plus d’un siècle. Toutes les espèces ne sont pas égales face à la chasse, car plusieurs mécanismes peuvent expliquer qu’une population arrive ou non à supporter d’importants prélèvements. Lorsqu’une forte compétition existe entre individus pour les sites de nidification, tous ne peuvent pas se reproduire et en prélever un certain nombre peut n’avoir qu’un effet limité sur le nombre d’oiseaux la saison suivante. Si la chasse prélève de manière sélective les catégories d’individus possédant certaines caractéristiques morphologiques, physiologiques ou comportementales, le prélèvement peut conduire à une évolution des espèces, autrement dit leur composition génétique. Comprendre l’impact évolutif lié au prélèvement sélectif est tout aussi important que de prendre en compte l’impact de la chasse sur l’abondance des oiseaux, car les changements évolutifs induits par la chasse peuvent s’opposer aux changements induits par la sélection dite « naturelle », et restreindre la capacité des espèces à faire face aux changements environnementaux. L’évolution des espèces chez les oiseaux est peu étudiée, notamment en raison des difficultés à cibler certains individus en fonction de leurs caractéristiques générales. Cependant, de nouvelles études montrent que certaines caractéristiques comme le comportement des individus pourraient les rendre plus ou moins vulnérables aux prélèvements. Chez la truite ou le faisan par exemple, les individus téméraires seraient plus facilement prélevés que les individus timides. Même s’il n’est alors pas intentionnel, un prélèvement sélectif pourrait donc exister aussi chez les oiseaux.