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Quelle œuvre classique a inspiré le film Primé de Dani Kouyaté ?

Auguste Guichard
Auguste Guichard
2025-10-08 17:32:19
Nombre de réponses : 13
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Dans son dernier film, Katanga – La danse des scorpions, le réalisateur burkinabé Dani Kouyaté a choisi de retranscrire sur le continent et en langue mooré La Tragédie de Macbeth de William Shakespeare. Cette fable politique, tournée en noir et blanc dans une contrée fictive, brille par sa poésie, sa pertinence, son intemporalité. Dani Kouyaté y montre une fois encore sa maestria en restant dans le cadre de l’œuvre originelle, mais avec quelques adaptations qui lui permettent de développer les thèmes qui lui sont chers: l’histoire ne cesse de se répéter, la tradition et le pouvoir doivent sans cesse être questionnés, la fonction du griot ne doit pas être dénaturée.
Pauline Royer
Pauline Royer
2025-10-08 16:59:50
Nombre de réponses : 9
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Quête de pouvoir, culpabilité, confidence et trahison sont au cœur de ce film inspiré de « Macbeth » de Shakespeare. Dani Kouyaté parvient ainsi à transposer une tragédie classique dans un contexte africain, sans perdre de vue l’universalité du propos. L’histoire se déroule dans le royaume imaginaire de Ganzurgu, où Katanga, un fidèle chef militaire, encouragé par sa femme Pougnéré, assassine son cousin, le roi Pazouknaam, après avoir eu vent d’une prophétie. Avec un casting de choix dirigé par Ildevert Méda qui est aussi acteur, Dani Kouyaté signe une mise en scène soignée, où chaque plan semble pensé et est comme un tableau. À travers « Katanga, la danse des scorpions », Dani Kouyaté interroge les dérives du pouvoir et la manière dont l’ambition peut mener à la destruction. En transposant Macbeth dans un contexte africain, il rappelle que cette quête obsessionnelle du pouvoir transcende les époques et les cultures. Le film s’inscrit donc dans une démarche à la fois artistique et politique, renvoyant aux tensions sociopolitiques qui traversent de nombreuses nations africaines. En filigrane, il pose la question de la légitimité et de la responsabilité des dirigeants face à leurs peuples. Une œuvre audacieuse, portée par une habile esthétique et une volonté de revisiter un classique sous un prisme africain. Bien que certains choix de mise en scène et de décor atténuent parfois son impact, ce film reste une contribution importante au cinéma africain contemporain.