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Quels sont les rituels de deuil en Afrique ?

Luce Bertin
Luce Bertin
2025-05-12 18:58:23
Nombre de réponses: 2
Les animateurs de la revue Systèmes de pensée en Afrique noire ont pris l'initiative de lire et d'interpréter les rites funéraires qui sont si développés dans les sociétés traditionnelles. D'où le titre, Le deuil et ses rites, ensemble d'articles regroupés dans les numéros 9, 11 et 13 de la revue et qui décrivent le déroulement des funérailles dans une quinzaine de sociétés africaines. Les différents rites de séparation exposés par les auteurs, qui montrent comment le mort se détache progressivement du monde des vivants pour devenir un ancêtre impersonnel, garant de l'ordre parental et social. Ces textes traitent non pas tant des effets de la mort sur un sujet que des rites auxquels des hommes et des femmes se soumettent pour se soustraire à la fois subjectivement et collectivement aux diverses causes non maîtrisables de la mort. Les trois numéros consacrés aux rites funéraires africains sont remarquables parce que, riches en ethnographie et en analyses.
Hélène Mace
Hélène Mace
2025-04-29 02:52:22
Nombre de réponses: 5
Dans la quasi totalité des pays d'Afrique subsaharienne, le décès est vu comme une occasion de réunir l'ensemble de la communauté. Tous les décès donnent lieu à une veillée funèbre, première étape des rites funéraires, en général dans le village natal du défunt. La veillée funèbre et l'ensemble de la cérémonie qui suit sont à la fois l'occasion de lui rendre hommage mais aussi de marquer le statut social du défunt. La cérémonie d'obsèques dépend donc du statut social du défunt. Lors de cette cérémonie et tout au long des rites funéraires on préfère célébrer la vie du défunt mais on accorde tout de même beaucoup d'importance au chagrin que le décès engendre. Les veuves se doivent de pleurer à chaudes larmes, quitte à se frotter les yeux de piment pour accentuer les pleurs. Il est courant d'engager des pleureuses professionnelles qui invectivent la foule, ou des figurants pour grossir le cortège. A l'inverse, on engage également des porteurs de bière qui dansent avec le cercueil sur les épaules de manière à égayer le cortège. A la suite de la cérémonie et de l'enterrement à proprement parler, de grandes fêtes sont organisées avec tous les convives durant lesquelles on célèbre la vie et la mémoire du défunt.
Noémi Benard
Noémi Benard
2025-04-28 21:12:36
Nombre de réponses: 2
Un événement social, tout décès est suivi d'une veillée, mais également d'un enterrement dans le cadre du village natal. Il faut en conséquence prévoir le rapatriement du corps dans sa communauté d'origine. Inhumer une personne ailleurs constituerait une honte, un signe d'échec. Le deuil se mesure en fonction du rôle social du mort : les funérailles d'un enfant en bas âge qui n'a pas encore agi au sein de son groupe sont beaucoup plus discrètes que celles d'un notable, d'un entrepreneur qui a participé à l'enrichissement du clan. Une veuve se doit d'afficher un chagrin exemplaire, quitte à avoir les yeux passés au piment par ses proches pour feindre des pleurs à hauteur de la perte subie. Certaines tribus attribuent obligatoirement le décès à un empoisonnement, un acte de sorcellerie ou la malveillance d'un esprit : dans cette perspective, les règlements de compte sont fréquents. Suivant cette logique, les obsèques se doivent d'être marquantes, longues de plusieurs jours quand elles ne couvrent pas plusieurs semaines, elles supposent une fête somptueuse où sont conviés tous les membres du village. On va bien sûr choisir un cercueil impressionnant, un monument funéraire de belle facture, pour traduire visuellement le prestige du disparu. On fait fabriquer des fleurs garnies de messages, des T-Shirts et des badges à l'effigie du mort, qu'on offre aux participants. On engage des pleureuses professionnelles, des musiciens, des porteurs de bière, voire même des figurants pour étoffer le cortège. Outre l'enterrement proprement dit, il convient d'organiser une fête, principalement un festin qui peut rassembler jusqu'à 500 personnes, sans compter les éventuels pique-assiettes.
Guy Gimenez
Guy Gimenez
2025-04-14 23:35:28
Nombre de réponses: 1
Les funérailles du défunt dépendront de son âge et de son statut social. En Afrique, on considère que les enfants n’ont pas encore agi en faveur de leur communauté et sont donc moins célébrés. La tradition africaine veut que le défunt soit rapatrié dans son village natal. Une veillée a lieu lorsqu’un être cher perd la vie, cette veillée peut durer de nombreux jours. Durant cette veillée, les proches peuvent prendre le temps de lui dire adieu. Les traditions africaines veulent que le cercueil choisi pour l’être cher disparu soit clinquant, à la hauteur de son statut social. Les Africains engagent des pleureuses, qui sont présentes pour pleurer de façon exagérée, crier, agoniser. Les obsèques africaines peuvent durer plusieurs jours, voire même plusieurs semaines. La tradition veut que l’on invite tout le village à un repas au dernier hommage rendu au défunt. Un buffet de grande ampleur est prévu par les familles, qui doivent composer et anticiper la venue de personnes extérieures au village.