Qu'est-ce que l'Ataya ?

L'ataya est notre thé, nous l’avons hérité de nos voisins mauritaniens, mais nous avons une technique particulière de préparation. Venez boire les trois normaux, notre ataya. Le thé est un rituel tout à fait particulier. Les ingrédients nécessaires pour préparer l'ataya sont du thé vert, du sucre, de la menthe fraîche et de l’eau. L'ataya se compose de trois thés : le premier s'appelle le leweul en wolof, le deuxième est appelé deuxième et le troisième est appelé troisième. On vous dira que le premier est amer comme la mort, le deuxième doux comme la vie et le troisième sucré comme l’amour.

L’ataya est un thé pris au Sénégal, mais c’est bien plus que prendre une boissance chaude : c'est tout un cérémonial. L'ataya constitue une activité peu onéreuse d’autant plus que la plupart du temps, chaque participant apporte qui du thé, qui du sucre, qui du charbon. On prévoit toujours plus de thé pour en proposer aux gens qui passent. Accepter l’ataya, ce n’est donc pas juste boire un verre de thé vite fait sur le pouce mais c’est prendre le temps de se poser, de discuter le temps de 3 tournées : c'est l'esprit Téranga. L'ataya est prêt une fois que l’on a fait bouillir l’eau sur le brasero puis incorporé le thé dans la théière dont on bouche souvent le bec avec du papier pour éviter que la préparation déborde. On ajoute alors du sucre et la menthe et on refait chauffer puis mijoter. Une fois le thé prêt, on le transvase dans un verre, puis du verre à la théière, puis de la théière à un autre verre, puis de verre en verre, bien haut pour aérer et faire de la mousse, plusieurs fois : le thé doit être servi bien mousseux. Venu des Touaregs du désert, le thé sénégalais est un excellent moyen de lutter contre la chaleur. Boire chaud quand il fait chaud a en effet deux avantages : ça évite que votre corps fournisse un effort pour réchauffer un liquide trop froid, ce qui a comme conséquence d’augmenter encore la température de ce corps : même si c’est contre-intuitif, il est recommandé de ne pas boire de boisson fraîche quand on a chaud. Cela permet également et surtout, de provoquer la transpiration qui va permettre une évacuation de la chaleur. Durant votre séjour à Keur Camape, vous verrez très souvent dans les villages traversés des petits groupes rassemblés à même la rue autour d'un brasero : c'est l'ataya.

Le thé « Ataya» n’est pas qu’une boisson à Conakry, il est un art de vivre, une échappatoire. Le thé communément appelé « Ataya », est devenu un rituel très symbolique des Conakryka. Ce produit importé de la Chine en général, a fini de s’imposer dans le quotidien des citoyens. Ces moments partagés autour d’une théière appelée « brada » sur un pétrin fourneau à charbon ne sont pas anodins : ils symbolisent à la fois une quête de détente et une réponse collective à l’incertitude quotidienne. D’habitude, quand je reviens, j’ai envie de boire le thé pour me mettre à l’aise. Le thé, à Conakry, est aussi un aliment de renforcement des liens sociaux. Le thé devient alors un prétexte pour se réunir, un moyen simple et accessible de créer des liens dans une société marquée par le chômage et les difficultés économiques. Le phénomène de la consommation du thé, surtout chez les jeunes, va au-delà d’un simple plaisir gustatif. Il témoigne d’une réalité économique amère : le chômage, omniprésent en Guinée, pousse cette jeunesse désœuvrée à combler ses journées par ce rituel. Pour beaucoup, le thé devient une échappatoire, un moyen de lutter contre l’ennui et de trouver un peu de réconfort dans une société où les opportunités sont rares.

Le thé ataya est une excellente boisson traditionnelle aux mille et une vertus. Le thé participe très souvent à la philosophie et à la culture des habitants d’un pays. Pour partager ces valeurs inestimables et mettre à l’honneur le thé Ataya, Ibrahima Camara a cofondé sa start-up à Thonon-les-Bains. Participant à la sauvegarde de l’environnement contre la déforestation, Teaways supprime l’utilisation du charbon de bois nécessaires à la préparation de la recette « classique » du thé Ataya. Propriétés bienfaisantes du thé vert, de la menthe fraîche et du clou de girofle, dosage et température idéales, saveurs idéales et mousse onctueuse… Les recettes authentiques du thé sénégalais Saloum et du thé indien Cachemire, offrent la promesse de vous faire vivre une véritable expérience.

Au Sénégal, le moment «attaya» représente une occasion de socialiser. C’est une activité qui peut réunir familles ou amis et susciter causeries et débats. Le thé est bouilli, mélangé avec du sucre, de la menthe, … et servi à trois reprises : Un lèweul fort et amer, un deuxième équilibré entre l’amer et le doux et un troisième très sucré. Le moment attaya est si imbriqué dans la culture sénégalaise qu’on en oublierait presque que l’ingrédient principal de cette boisson est d’origine étrangère et que son introduction au Sénégal est relativement récente comparé aux autres pays. En général, c’est au plus jeune que revient la responsabilité de préparer le thé pour les ainés en signe de respect. Ces circonstances impliquent un cadeau diplomatique, de l’espionnage industriel et des apprenants du Coran.

L'Ataya est ce thé vert à la menthe africain, typique des cultures culinaires du Sahel. Il régnait une si agréable ambiance de convivialité et de partage durant ces longues causeries parfumées à l'odeur suave du thé, dont la chaleur tentait d'apprivoiser l'indomptable fraîcheur de la menthe verte. Nous nous réunissions autour de notre hôte, maître dans l'art de confectionner cette boisson sirupeuse à la robe cuivrée réhaussée d'une délicate mousse blanche. Il y avait aussi ces charmants petits verres à thé gravés d’arabesques dorées qui accueillaient le précieux nectar sorti brûlant du Brada, la théière en métal, chauffée sur un fourneau à charbon. L'Ataya se retrouve avec certains traits, tels que le fait d’être menée par un maître de l’art au fil d’une préparation minutieuse et rythmée par des temps longs, propices à la discussion et à la convivialité. Les origines de l’Ataya se retrouvent souvent au cœur de chamailleries amicales entre sénégalais, mauritaniens et marocains, qui en revendiquent chacun la paternité. Introduit au 19e siècle par les marocains en Mauritanie, l’Ataya s’est ensuite diffusé au Sénégal, où sa pratique s’est imposée comme l’un des rituels de la célèbre hospitalité sénégalaise, connue sous le nom de Teranga. De nombreux autres pays d’Afrique de l’Ouest comme la Guinée, la Gambie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso adopteront également la cérémonie de l’Ataya. L'Ataya est une boisson simple et savoureuse mais en même temps d’une délicieuse sophistication. Pour faire de l'Ataya, il faut mettre du thé dans la théière ou la casserole et ajouter de l’eau, laisser bouillir environ 15 - 20 mn, ajouter les feuilles de menthe fraîche et le sucre au bout de 10 mn d’ébullition, puis filtrer le thé et répéter l'opération plusieurs fois en levant la main vers le haut pour aérer et créer une mousse délicate.